C’est un quartier chrétien dans le nord d’Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Ankawa, 50 000 habitants, est aussi le refuge des expatriés, des ONG et autres internationaux. Sa position est stratégique, collé à l’aéroport international d’où décollent 200 vols civils par semaine. Entre l’aéroport et ce quartier se trouve une base américaine de la coalition chargée de lutter contre ce qu’il reste de l’Etat islamique. Une installation militaire logistique ciblée plusieurs fois, ce mois-ci, par des groupes armés pro-iraniens.
Chaque fois, le même scénario : une roquette, un drone ou un missile tombe, en milieu d’après-midi comme au cœur de la nuit, dans une grande détonation qui fait lever le nez aux civils à quelques centaines de mètres à la ronde. Puis les sirènes du consulat américain d’Ankawa résonnent et les vols civils de l’aéroport sont cloués au sol. Quelques heures plus tard, les sirènes se taisent, le trafic aérien repart, la vie reprend comme si de rien n’était. A force, Ankawa s’est habitué.
Analyse
Ce n’est pas la première fois que les intérêts divergents des puissances régionales ou mondiales, à commencer par les Etats-Unis et l’Iran, s’entrechoquent ici. «Toutes les guerres ont un impact en Irak», soupire un habitant. La base américaine d’Erbil est d’ailleurs loin d’être la seule visée par ces frappes. Depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre, les Américains ont confirmé avoir subi «au moins 56 attaques» – 27 en Irak, 28