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Récit

En Iran, Hassan Rohani, guidé vers la sortie

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Ce vendredi, les Iraniens élisaient leur futur président. Elu en 2013, le conservateur modéré a arraché un accord sur le nucléaire, mais n’a jamais pu en distribuer les dividendes à la population.
Ce vendredi 18 juin, les Iraniens se rendent aux urnes pour choisir leur nouveau président. (Behrouz Mehri /AFP)
publié le 19 juin 2021 à 7h36
(mis à jour le 19 juin 2021 à 9h27)

Ce sont mille petites choses, dérisoires et symboliques. Une cantatrice qui chante pour la première fois depuis la révolution à l’opéra de Téhéran, en 2014 ; des cafés qui poussent comme des champignons dans les grandes villes iraniennes, offrant un refuge aux discussions et rencontres privées ; les smartphones enfin connectés à la 3G et au monde, malgré le filtrage. Peu après l’élection de Hassan Rohani en 2013, l’Iran a respiré. En août prochain, le religieux conservateur de 72 ans quittera la présidence de la République islamique, lorsque sera investi son successeur, élu ce vendredi.

Était-ce le contraste ? Il y a huit ans, l’Iran sortait de l’ère Ahmadinejad, le populiste ultraconservateur à la rhétorique enflammée et belliqueuse, dont la reconduction en 2009 avait donné naissance à une puissante vague de protestations, le «mouvement vert», écrasé par la répression. Une ère vécue par beaucoup comme un «trou noir». Rohani sera l’appel d’air. Des exilés rentrent au pays pour monter des business ou s’impliquer dans la vie sociale, environnementale et culturelle. Des étudiants bannis de l’université retrou