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Surveillance

En Iran, la machine répressive fonctionne toujours à plein

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Arrestations, viols, pendaisons… Malgré l’élection d’un président réformateur le 5 juillet, les activistes qui défient les autorités au nom de la liberté le payent toujours très cher.
En Iran, la surveillance de la population, notamment sur le port obligatoire du voile, s'est accrue. Ici, à Téhéran, le 30 juin 2024. ( Sasan/Middle East Images/Andia)
publié le 14 septembre 2024 à 8h41

C’est une jeune femme de 31 ans, Arezou Badri, blessée grièvement le 22 juillet par des tirs de policiers sur son véhicule, lors d’un contrôle sur le port obligatoire du voile. Elle est depuis paralysée. C’est une adolescente de 14 ans, Nafas Hajisharif, violemment agressée en août par cinq agentes pour avoir retiré son foulard dans la rue, à l’instar d’une de ses amies. «Elles me tiraient par les cheveux, me criaient dessus et m’injuriaient, a-t-elle témoigné dans les médias. Puis elles m’ont fait monter dans le fourgon, elles m’ont projetée à terre. L’une d’entre elles m’a frappée, a mis son genou sur ma gorge et m’a cognée fort sur la tête.» C’est encore la lauréate du prix Nobel de la paix Narges Mohammadi et ses codétenues, blessées le 6 août lors d’affrontements avec des gardiens de la prison d’Evin à Téhéran, alors qu’elles protestaient contre l’exécution d’une prisonnière. Selon sa famille, la militante a souffert d’une «insuffisance respiratoire» et de «vives douleurs thoraciques» qui l’ont fait s’évanouir dans la cour de la prison.

«Nombre croissant de condamnations à mort»

Deux ans après la mort en détention de la jeune Mahsa Amini, qui a donné naissance au mouvement «Femme, vie, liberté», la répression du régime iranien contre la jeunesse continue, plus féroce que jamais.