Sa présence sur une affiche suffisait à remplir les salles de cinéma. A Téhéran, les panneaux à son effigie couvrent encore les façades, vestiges d’une gloire intacte. Mais désormais, le nom de Pejman Jamshidi, ex-footballeur de l’équipe nationale devenu superstar du cinéma et de la télévision, résonne avec une affaire de viol au retentissement sans précédent. Le 21 octobre, l’annonce de sa mise en détention provisoire, après la plainte d’une jeune femme de 21 ans pour viol, fait l’effet d’une bombe en Iran – une arrestation inédite dans un pays où le mot viol n’existe pas explicitement dans la loi et où faire incarcérer un homme d’une telle notoriété relève presque du miracle.
L’affaire embrase aussitôt les réseaux sociaux. Dans les premières heures, la majorité des internautes défendent l’acteur, évoquant un «complot» ou une «rumeur». Footballeurs, acteurs et influenceurs publient des messages de soutien, saluant «la moralité» et «la loyauté» de Jamshidi. Le hashtag #قضاوت_نکنیم («Ne jugeons pas») devient viral, appelant à «ne pas salir sa réputation avant preuve du contraire». Mais après la publication du témoignage de la plaignante dans le quotidien Ham-Mihan («Compatriote»), le ton change : pour la première fois, une partie de la société iranienne prend ouvertement le parti d’une victime de violences sexuelles.
«Activisme hostile au pays»
Selon le récit publié par Ham-Mihan, les faits se seraient produits il y a environ six mois à Téhéran. La jeune fe