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Libération
Attentat

En Iran, onze policiers tués dans une attaque jihadiste

Dans la nuit de jeudi à vendredi 15 décembre, le siège de la police de Rask, dans le sud-est du pays, a été visé par le groupe jihadiste baloutche Jaïsh al-Adl. Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières survenues dans cette région.
A Zahedan, en 2003, la capitale de la province iranienne du Sistan-Baloutchistan. Cette province est le théâtre d’affrontements récurrents entre d’un côté les forces de l’ordre et de l’autre des trafiquants de drogue, rebelles de la minorité baloutche et groupes sunnites radicaux. (Bertrand Meunier/Tendance Floue/Bertrand Meunier/Tendance Floue)
publié le 15 décembre 2023 à 9h33

Au moins onze policiers ont été tués dans une attaque jihadiste dans le sud-est de l’Iran. Aux alentours de minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi, un poste de police de la ville de Rask, dans la province du Sistan-Baloutchistan a été attaqué, selon un responsable local interviewé par la télévision d’Etat. Le procureur de Zahedan, la capitale de la région, Mehdi Shamsabadi, a de son côté annoncé que sept policiers avaient été blessés, certains d’entre eux se trouvant dans «un état critique». Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières survenues dans cette région, théâtre d’affrontements récurrents entre d’un côté les forces de l’ordre et de l’autre des trafiquants de drogue, rebelles de la minorité baloutche et groupes sunnites radicaux.

«Les officiers qui se trouvaient au quartier général militaire visé se sont défendus courageusement. Ils ont blessé et tué certains des assaillants», a détaillé le vice-gouverneur de la province, Alireza Marhamati, cité par l’agence officielle Isna. L’agence a par ailleurs a montré des images d’un hélicoptère recherchant des assaillants au-dessus des montagnes à la frontière entre l’Iran et le Pakistan.

Enlèvement de douze policiers et soldats iraniens en 2018

L’attaque a été revendiquée dans un bref communiqué publié sur Telegram par le groupe jihadiste baloutche Jaïsh al-Adl («armée de la justice» en arabe), formé en 2012 par d’anciens membres d’une organisation. Le groupe est notamment connu pour avoir revendiqué l’enlèvement de douze policiers et soldats iraniens dans la même province en octobre 2018. Mais aussi pour avoir tué deux autres policiers en juillet 2023 lors d’une attaque contre un poste de police à Zahedan.

Le groupe a accusé le commissariat ciblé à Rask d’être «l’un des principaux responsables de la tragédie du vendredi sanglant», en allusion à des violences survenues en septembre 2022. La ville de Zahedan avait à l’époque subi plusieurs jours de violences meurtrières après le viol présumé d’une adolescente imputé à un policier.

Le poste visé est situé à proximité de la mosquée Makki, dirigée par l’influent chef religieux de la minorité musulmane sunnite de la province, Molavi Abdol Hamid. Dans un communiqué, ce dernier a condamné «toute manifestation de violence», affirmant ignorer qui était derrière l’attaque.