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Dans le kibboutz de Nir Oz,les traces des massacres sont toujours visibles.Dans le kibboutz de Nir Oz,les traces des massacres sont toujours visibles. (Jonas Opperskalski/Libération)

Reportage

En Israël, dans les kibboutz attaqués le 7 Octobre, «c’est un traumatisme continu depuis deux ans»

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Dans les kibboutz de Nir Oz et Kfar Aza, où des habitants attendent toujours la libération de leurs otages, le traumatisme collectif nourrit un sentiment d’insécurité sans fin.
ParEléonore Weil
correspondante à Tel-Aviv (Israël)
publié le 6 octobre 2025 à 19h51

A l’entrée de Nir Oz, des rangées de cactus bordent les allées. Autour des jardins, tamaris et acacias élancent leurs silhouettes, tandis que les bougainvilliers déversent leurs fleurs roses et violettes. Devant la salle à manger du kibboutz, un immense figuier se dresse, symbole de continuité et d’enracinement, que l’on retrouve souvent dans cette région. La verdure est telle qu’on pourrait presque oublier le massacre qui a frappé ce kibboutz du sud d’Israël, deux ans plus tôt. Mais à mesure qu’on avance dans les allées désertées, l’absence devient palpable. Certains bâtiments ont été réduits en cendres, d’autres semblent figés dans le temps.

Dans la maison de la famille Siman Tov, l’odeur de brûlé persiste. La poudre noire tapisse les murs. Sous les décombres, on devine encore les traces d’une vie d’enfants : une petite valise en forme de voiture Batman, quelques jouets calcinés. Sur le mur principal de la maisonnette noircie par le feu, un autel sur lequel sont posées des photos de famille, des anémones en céramique, symbole de cette région du sud. Une affiche y a été collée : «Nétanyahou, le sang de notre famille est sur tes mains.»

«On ne peut rien reconstruire»

Ranae Butler est la sœur de Johny Siman Tov. L

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