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Analyse

En Israël, des élections au tragique de répétition

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Le scrutin législatif de ce mardi ressemble une nouvelle fois à un référendum pour ou contre Benyamin Nétanyahou, au pouvoir depuis douze ans. Un combat qui se joue à droite.
Lors d'une manifestation contre Benyamin Nétanyahou à Jérusalem, samedi. (Daniel Rolider)
par Pierre-Simon Assouline, Correspondant à Tel-Aviv
publié le 22 mars 2021 à 23h25

D’ordinaire intarissables commentateurs des élections, les Israéliens se montrent cette fois-ci moins bavards. Peut-être ont-ils adopté le rythme du coureur de fond avant d’attaquer ce mardi leur quatrième scrutin législatif en deux ans, avec déjà en tête un probable cinquième rendez-vous devant les urnes dans un avenir proche.

En cause, des élections réduites une nouvelle fois à un référendum pour ou contre Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre sortant : les questions sociétales, l’omnipotence des monopoles ou le dossier palestinien au point mort, par exemple, sont quasi absents des débats. Avec un système électoral à la proportionnelle intégrale (il faut 3,25 % des voix pour entrer au Parlement qui confèrent quatre sièges), les petits partis aux revendications sectorielles deviennent faiseurs de roi et rendent toute coalition instable.

Aucune formation n’étant aujourd’hui majoritaire, le vainqueur des élections de mardi sera celui capable de former une coalition avec plus de la moitié des sièges de la Knesset, l’Assemblée israélienne, soit au moins 61 sièges. Les derniers sondages de la chaîne israélienne N12 donnent le bloc pro-Bibi, du surnom employé pour désigner le chef du gouvernement, au coude à coude avec le bloc anti-Bibi, soit 60 sièges chacun. Seul le Likoud, le parti de Nétanyahou, est crédité de 30 sièges. En face, son opposant le plus virulent, le centriste Yaïr Lapid