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Libération
Récit

En Israël, la bavure d’un soldat de Tsahal symptomatique d’une culture de la violence

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La polémique enfle autour de l’exécution par un membre de l’armée d’un civil israélien qui venait de tuer deux terroristes palestiniens jeudi 30 novembre à Jérusalem. Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est contenté d’affirmer que «cela peut arriver».
Des fonctionnaires israéliens travaillent sur les lieux d'un incident violent à Jérusalem le 30 novembre 2023. (Ronen Zvulun /Reuters)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 3 décembre 2023 à 20h21

Jeudi 29 novembre au matin, à l’intersection de Givat Shaul, dans le nord de Jérusalem, alors qu’une trêve fragile est encore en cours à Gaza, les frères Namer, deux Palestiniens, ont tué trois Israéliens dans une attaque revendiquée plus tard par le Hamas. Cela aurait pu être pire : ce carrefour pullule de monde. Mais un civil et deux soldats israéliens coupent court à l’attentat quelques minutes seulement après le début de la fusillade.

Toute la journée, les réseaux sociaux israéliens les félicitent. A l’extrême de la droite israélienne, on a du mal à cacher, par décence, sa joie : non seulement cela renforce la théorie selon laquelle il faut que les Israéliens s’arment, mais un des soldats se réclame fièrement des «jeunes des collines», les adolescents hirsutes et exaltés qui représentent l’avant-garde violente du mouvement des colonies. Le soldat Aviad Frija, 25 ans, habite Ahiya, une petite colonie israélienne entre Naplouse et Ramallah. Cette avancée conquérante de Shilo, site biblique devenu petite ville en pleine expansion, est réputée pour sa violence envers ses voisins palestiniens.

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