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Libération
Reportage

En Israël, la joie du retour et le vertige du traumatisme

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Après deux ans de guerre et d’angoisse, les derniers otages du Hamas ont été libérés lundi 13 octobre. Entre larmes de joie à Tel-Aviv et détresse post-traumatique, Israël découvre l’après : celui d’une société fracturée, à la fois soulagée et épuisée.

Omri Miran, masseur-thérapeute de 48 ans, a été libéré le 13 octobre. (Israeli Army/AFP)
ParEléonore Weil
correspondante à Tel-Aviv (Israël)
Publié le 13/10/2025 à 20h41

Enfants juchés sur les épaules, drapeaux au vent, poussettes serrées contre la foule : sur la place des Otages, l’émotion est partout et collective, enfin. Devenue le cœur battant de la mobilisation pour le retour des derniers prisonniers à Gaza, l’esplanade du Musée d’art de Tel-Aviv est en fête. Le panneau lumineux «Bring Them Home», suspendu depuis plus de deux ans, a été remplacé par un «Welcome Back Home» – bienvenue à la maison. Depuis l’écran géant installé au centre de la place monte la chanson israélienne de l’Eurovision New Day Will Rise. Un peu plus loin, des hommes drapés d’un talith – le châle de prière traditionnel juif – célèbrent Simhat Torah, la fête religieuse qui coïncidait avec le 7 octobre 2023, jour de l’attaque du Hamas.

Après deux ans d’attente interminable, les images de la libération des sept premiers captifs ont déclenché des hurlements de joie. Les trois principales chaînes israéliennes ont installé des studios éphémères aux quatre coins de la place. Les