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Récit

En Israël, la mobilisation s’affirme contre la «trahison» de Nétanyahou

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Pour la première fois depuis le 7 Octobre, les combats pour la libération des otages et la destitution du gouvernement ont fusionné, samedi à Tel-Aviv. La droite dure, elle, a franchi une ligne rouge en désacralisant les captifs du Hamas.
Un demi-million de personnes se sont réunies contre le gouvernement à Tel-Aviv devant le ministère de la Défense, samedi 7 septembre. (Jack Guez/AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 8 septembre 2024 à 18h15

La marée humaine exigeant un accord de libération des 101 otages (dont au moins 35 déjà morts) encore retenus dans Gaza était la plus énorme jamais vue pour Karin et Yaïr, venus manifester samedi à Tel-Aviv, comme toutes les semaines. «Nous n’avons même pas réussi à nous frayer un chemin vers la scène», témoigne la femme, mi-sourire mi-larmes, parmi un demi-million de personnes se pressant à quelques mètres du quartier général de l’armée israélienne dans la métropole côtière. Si le chiffre, avancé par les organisateurs, est vrai, ce serait la plus grosse mobilisation dans l’histoire du pays.

Pour la première fois depuis le 7 Octobre, la manifestation contre le gouvernement et celle, plus solennelle, en solidarité avec les otages, ont fusionné. Jusqu’à 250 000 personnes de plus se sont rassemblées dans d’autres villes à travers le pays. Cela a ponctué une semaine d’actions quotidiennes, suivant le choc de la semaine dernière, quand six otages avaient été retrouvés exécutés dans un tunnel dans Gaza. Sur toutes les banderoles, dans tous les esprits, le même message : trahison. En refusant de faire ce qu’il fallait pour passer un accord avec le Hamas, en acceptant implicitement l’idée que la vie des otages était moins importante qu’une victoire militaire (ou que son salut politique), Benyamin Néta