Israël s’est réveillé dans la stupeur jeudi matin, les portables vibrant de multiples alertes sur l’assassinat de deux employés de leur ambassade à Washington. La presse a immédiatement relayé les histoires personnelles de Yaron Lischinsky et Sarah Lynn Milgrim, qui s’apprêtaient à se fiancer. Dans l’océan de morts anonymes des dix-neuf derniers mois de guerre, ils ont des noms et des visages. Il avait 30 ans et elle 26. Il avait émigré en Israël depuis l’Allemagne, dont il a toujours le passeport, à 16 ans, par passion sioniste ; elle, américaine, avait grandi au Kansas. Il était chrétien évangéliste, un profil rare dans les institutions israéliennes ; elle était juive, attirée par la résolution de conflit et la foi ; il projetait de demander sa main la semaine prochaine à Jérusalem.
Les drapeaux des missions israéliennes à l’étranger, et celui de leur ministère en Israël, ont été mis en berne. La sécurité autour des ambassades et lieux «liés à la communauté juive», comme l’a souligné le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a été renforcée, en France et ailleurs dans le monde.
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