Michaël ère devant le checkpoint, les yeux creusés, le visage fermé. A 8 heures ce 7 octobre au matin, il était chez lui, à Tel Aviv, à une heure de voiture d’ici. Son téléphone a sonné, l’appel venait d’un numéro inconnu. Au bout du fil, Yossi, son fils de 26 ans, qui l’appelait avec le téléphone d’un copain. Pour lui annoncer la mort de son ami. Les deux jeunes avaient passé la nuit à faire la fête dans une rave organisée à la frontière avec Gaza quand, à l’aube, ils ont été surpris par des tirs et des explosions. Le copain a été tué. Yossi a expliqué à son père être terrorisé, s’être caché dans un bosquet. Michaël, qui dirige une entreprise d’agro-technologie, a sauté dans sa voiture pour se diriger vers la frontière avec Gaza. Depuis des heures, il cherche son fils, scrute chaque ambulance qui passe - et elles sont des dizaines - tente d’identifier les corps qui sont évacués. En vain. Rien. Le téléphone avec lequel Yossi l’a appelé ne répond plus. «Je n’en peux plus, je vais partir. Je me sens totalement impuissant», dit Michaël en remontant dans son pick-up, les larmes aux yeux.
Une arrivée sur le territoire israélien via des parapentes motorisés
Le déluge de roquettes sur le sud d’Israël (5 000 selon le Hamas, 2 500 selon l’armée israélienne) s’est abattu sur Israël un peu avant 7 heures, rapidement suivi par une