Il faut suivre la flèche rouge, sous les trois silhouettes brandissant un pistolet, pour trouver l’armurerie en sous-sol dans ce recoin de la zone commerciale de Talpiot (sud-est de Jérusalem), capharnaüm de quincailleries, concessionnaires auto et autres gargotes à falafels. Au comptoir, ça se bouscule – des religieux en chemise blanche et kippa noire, une quadra blonde au carré sévère, des femmes en turbans, des mastards en tee-shirts noirs, crosses dépassant du jean. Tout un microcosme israélien, venu pour la même chose. «Neshek, neshek, neshek» : une arme, en hébreu. Trois vendeurs débordés – le manager au crâne rasé qui refuse de parler à la presse, son assistant aux airs de guitariste métalleux avec ses papillotes grisonnantes jusqu’au bas du dos et une brune taciturne derrière la caisse – jonglent avec les appels incessants. Sur les étagères derrière eux, différents modèles de flingues et d’accessoires, mais aussi trois poupées russes à l’effigie d’Oussama ben Laden, Yasser Arafat et Saddam Hussein. Ennemis publics d’un autre temps.
Reportage
En Israël, l’inquiétante ruée vers les armes à feu
Article réservé aux abonnés
Guerre au Proche-Orientdossier
Des réservistes et soldats en permission sur le marché de Mahané Yehuda (Jérusalem), le 2 décembre. (Victorine Alisse/Hors format pour Libération)
publié le 10 décembre 2023 à 16h45
Dans la même rubrique