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Proche-Orient

En Israël, Benyamin Nétanyahou poursuit ses attaques contre l’Etat de droit

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Le premier ministre israélien est engagé dans une chasse aux institutions sans précédent. Sa dernière cible n’est autre que le chef du renseignement intérieur, le directeur du Shin Bet Ronen Bar, dont la démission a été demandée dimanche soir.
Benyamin Nétanyahou à Washington le 7 février. (Oliver Contreras/AFP)
par Fanny Léonor Crouzet, Correspondante à Jérusalem
publié le 17 mars 2025 à 18h46

Pour justifier sa décision d’abréger le mandat de Ronen Bar, qui dirige depuis 2021 le Shin Bet, l’agence de renseignement intérieur israélien, et devait continuer jusqu’en 2026, Benyamin Nétanyahou n’a pas évoqué l’attaque sanglante du Hamas du 7 octobre 2023. Mais un «manque de confiance» qui n’aurait fait que «croître au fil du temps» dans la relation politique intime qui lie le Premier ministre de l’Etat hébreu au premier maillon de la sécurité intérieure.

L’argument est à lui seul inquiétant, jugent nombre d’observateurs israéliens, dont Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël à Raanana : «Ce dont parle ici Benyamin Nétanyahou ne relève pas de la confiance, mais d’un devoir de loyauté personnelle intégrale que les détenteurs de ce type de postes, sécuritaires ou non, n’ont pas à avoir, juge le chercheur. Dans la loi sur les services secrets, la loyauté de ces services va à l’intérêt général et à la sauvegarde de la démocratie israélienne, et non au Premier ministre.»

En vertu de cette mission, Ronen Bar a signifié quelques heures après la prise de parole de Benyamin Nétanyahou son refus de se plier à la demande de départ qui lui était adressée. Les négociations avec le Hamas pou