«C’est comme un entrepôt Amazon : un “Amazon de guerre”, si on veut.» Dans un barouf de klaxons et crissement de pneus, c’est ainsi que Thalia, 21 ans, chignon à la va-vite, lunettes et mini-short, décrit le fourmillement de bénévoles qui occupent le parking souterrain du parc des expositions de Tel-Aviv. En quelques jours, les entrailles de ces hangars à conférences en tout genre (y compris, en d’autres temps, les meetings de Benyamin Nétanyahou les soirs de scrutin), se sont muées en base logistique pour équiper les familles rescapées des massacres du Hamas, les habitants du Sud déplacés par les manœuvres de Tsahal en amont d’une probable invasion de la bande de Gaza, et bien sûr, les soldats qui y prendront part. Packs d’eau par centaines, vêtements pour enfants, chaussures montantes de rando, cartons de gel douche mais aussi fours micro-ondes ou sous-vêtements : les donations, de toutes sortes, sont rapidement triées, répertoriées, conditionnées et illico placées dans les coffres des voitures de civils qui foncent vers la frontière de l’enclave palestinienne, à moins d’une heure d’autoroute, dans leur petite Kia citadine ou leur Range Rover bourgeois. Derrière un ordinateur, deux geeks aux barbes clairsemées prennent les «commandes» du front : «Les soldats, c’est d’abord des clopes. Et des batteries portables, pour recharger leur téléphone…»
Tous, ici, sont bénévoles. Pas un fonctionnaire ou militaire à l’horizon. «Si j’étais d’humeur à faire de la