Alors que la planète semble se déchirer de crise en crise, le sauvetage du Sounion démontre qu’Etats, forces armées et compagnies privées sont capables de monter une opération inédite, complexe et périlleuse quand il s’agit d’éviter à la mer Rouge une des pires marées noires de l’histoire. Le pétrolier grec, en flammes depuis le 23 août, a été remorqué cette semaine au large de l’Arabie Saoudite, à bonne distance des missiles houthis, sous la protection de frégates européennes. La phase de lutte contre le feu devrait commencer ce week-end et pourrait durer plusieurs semaines à cause du risque d’explosion, avant que le transbordement du million de barils de pétrole depuis ses soutes vers un navire-citerne ne puisse commencer. Le tout en haute mer, loin des caméras.
A lire aussi
«D’après les images disponibles sur Internet, il semblerait qu’il y ait des brèches sur le pont principal et que les flammes visibles soient alimentées par le produit contenu dans les citernes, qui se serait enflammé à cause des explosions, explique le bureau «expertises maritimes» du bataillon de marins-pompiers de Marseille, qui a accepté de partager auprès de Libération son expérience sur ce genre de sinistre. Une analyse précise de la situation est obligatoire avant d’envisager toute action. Elle repose sur la connaissance du navire et de son état – plans, disponibilité des installations, nature et quantité de la cargaison, intégrité des structures… L’emploi de navires d’assistance spécia