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Analyse

En pleine guerre contre le Hamas, la Cour suprême vient rappeler à Israël ses fractures

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Guerre au Proche-Orientdossier
Comme un retour en arrière, la lutte pour l’âme de l’Etat hébreu a temporairement réoccupé les esprits lundi, soulignant des divisions prêtes à refaire surface dès la fin des opérations militaires.
Des manifestants opposés à la réforme judiciaire du gouvernement Nétanyahou à Tel-Aviv, le 23 décembre 2023. (Jack Guez/AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 2 janvier 2024 à 18h46

La décision est une défaite pour le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, qui s’était déjà engagé à ne pas remettre le projet sur la table tant que la guerre dure. A huit voix contre sept, la Cour suprême israélienne a retoqué lundi 1er janvier une loi rognant le droit de regard de la plus haute instance judiciaire du pays sur les décisions de la législature israélienne. Le texte, un amendement à une loi fondamentale, était le premier volet décisif d’une révolution constitutionnelle de la branche judiciaire qui, depuis janvier 2023, avait inspiré le plus grand mouvement de contestation de l’histoire du pays. En s’arrogeant le droit de statuer sur une loi fondamentale, la Cour suprême a renversé la tendance : on voulait l’affaiblir, elle s’est renforcée. Et si on en croit les études d’opinion qui ne donnent aucune chance à Nétanyahou d’être maintenu après le conflit, toute tentative d’affaiblir le pouvoir de la cour ne semble pas près d’être remise sur la table.

Le jugement, le plus important de l’histoire de la cour selon une formule repri