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Moyen-Orient

En Syrie, le ministre de la Défense annonce un «cessez-le-feu global» avec les Kurdes

Cet arrêt des hostilités, qui doit prendre effet immédiatement, concerne «l’ensemble des axes et points de déploiement militaires dans le nord et le nord-est de la Syrie», selon Mourhaf Abou Qasra.

Le ministre syrien de la Défense, Murhef Ebu Kasra, lors de la signature d'un accord au ministère turc de la Défense nationale à Ankara, en Turquie, le 13 août 2025. (Turkish National Defense Ministry/Anadolu. AFP)
Publié le 07/10/2025 à 13h29, mis à jour le 07/10/2025 à 14h57

Damas a annoncé ce mardi un cessez-le-feu «global» avec les Kurdes dans l’ensemble de la Syrie, après une rencontre entre le président intérimaire Ahmad al-Chareh et le chef kurde Mazloum Abdi. Cet accord fait suite à de violents affrontements nocturnes à Alep, dans le nord du pays, qui ont fait deux morts.

L’annonce du cessez-le-feu est ainsi intervenue après une rencontre entre Ahmad al-Chareh et Mazloum Abdi à Damas, la première depuis juillet, en présence d’émissaires américains, selon une source gouvernementale. Le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, a précisé avoir convenu d’un «cessez-le-feu global sur l’ensemble des axes et points de déploiement militaires dans le nord et le nord-est de la Syrie». Il a ajouté que la mise en œuvre de l’accord commencerait immédiatement.

Depuis la prise de pouvoir par une coalition islamiste en décembre 2024, des affrontements ont régulièrement opposé les deux parties dans le nord et le nord-est de la Syrie, tandis que l’application d’un accord pour intégrer les forces kurdes à l’armée piétine.

Des affrontements réguliers

Des affrontements avaient notamment éclaté lundi soir à Alep entre deux quartiers à majorité kurde et les zones tenues par les forces gouvernementales, auxquels un cessez-le-feu local a mis fin à l’aube. Au moins un membre des forces de la Sécurité intérieure et un civil ont été tués dans des bombardements attribués par les médias d’Etat aux forces kurdes présentes dans les quartiers de Cheikh Maqsoud et Achrafieh. Ces deux quartiers sont contrôlés par des unités kurdes locales liées aux FDS et à leurs forces de sécurité.

Les FDS ont nié toute attaque contre les forces gouvernementales, accusant au contraire des factions pro-Damas d’avoir imposé un siège aux quartiers kurdes et tenté d’y avancer «avec des chars». Elles ont affirmé que des habitants avaient pris les armes «aux côtés» des forces kurdes pour se défendre. Les FDS s’étaient par ailleurs retirées de ces deux quartiers en avril dernier dans le cadre d’un accord de désengagement conclu avec le gouvernement.

Au cours des derniers mois, des combats sporadiques ont aussi opposé les forces kurdes et des forces gouvernementales ou des factions proturques qui leur sont affiliées dans d’autres régions du nord de la Syrie. En mars, Damas et les Kurdes avaient signé un accord d’intégration des institutions civiles et militaires de l’administration autonome kurde dans les institutions nationales. Mais d’importantes divergences entre les deux parties ont retardé jusqu’ici la mise en œuvre de cet accord.

Mardi, le chef kurde Mazloum Abdi a ainsi évoqué à Damas avec le président intérimaire «les mécanismes d’intégration des FDS au sein de l’armée syrienne», selon une source proche des participants.

Les puissantes FDS, qui contrôlent de vastes parties du nord-est syrien, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie et sont soutenues par les Etats-Unis qui encouragent également le nouveau pouvoir islamiste à Damas. Les Kurdes réclament un système de gouvernance décentralisé, ce que rejette le nouveau dirigeant islamiste, qui a renversé Bachar al-Assad en décembre 2024.

Mise à jour à 14 h 54 avec davantage de détails.