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Transition

Syrie : un peuple à réunir, une économie à reconstruire

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Près de cinq mois après la chute de Bachar al-Assad, les nouvelles autorités peinent à redresser le pays, financièrement exsangue. Les Syriens s’impatientent.
Le pays doit se relever de quatorze ans de guerre civile et de sanctions internationales. A Damas, le 19 avril. (Mhd Nammoor/Libération)
publié le 28 avril 2025 à 20h52

Sourire triomphant sous sa moustache grise, Abou Ahmad s’éloigne de la file d’attente devant la boulangerie d’une rue de Damas où il vient de passer plus d’une heure, une pile de galettes de pain chaud dans les bras. Son trésor du jour. Ce fonctionnaire à la retraite se dirige vers une rambarde à quelques mètres et étale une à une ses galettes pour les aérer afin qu’elles ne collent pas les unes aux autres dans leur sac en plastique. «C’est ma pénitence et ma satisfaction de tous les soirs», lance-t-il.

Ce matin d’avril, avant la boulangerie, Abou Ahmad a eu droit à une autre longue attente : devant le distributeur de billets d’une banque de la capitale syrienne, où il venait retirer une partie de sa pension du mois de mars. «Elle est versée sur mon compte par moitié avec deux semaines de retard et elle suffira à nos dépenses de quelques jours» seulement, précise l’homme, qui touche moins de 50 euros mensuels.

Presque cinq mois après la chute du régime Assad, les difficultés d’Abou Ahmad pour acheter son pain et surtout le gagner résument la crise que traversent les Syriens. Depuis des années, 90 % d’entre eux vi