Les Tunisiens juifs font le ménage dans leur téléphone. Les scientifiques se demandent s’ils pourront encore participer à des colloques. Les sociétés exportatrices épluchent les montages juridiques les liant à leurs différentes filiales. Et la championne de tennis Ons Jabeur espère bien ne pas rencontrer une joueuse israélienne lors de son prochain tournoi. En Tunisie, la proposition de loi sur la criminalisation contre la normalisation avec «l’entité sioniste», la dénomination d’Israël dans le texte, débattue ce jeudi 2 octobre à l’Assemblée des représentants du peuple, n’a pas qu’une valeur de symbole, à l’heure où l’Etat hébreu bombarde Gaza.
Tout Tunisien qui communique ou coopère, directement ou indirectement, régulièrement ou occasionnellement, avec une personne physique ou morale israélienne risquerait six à douze ans de prison si la loi est adoptée. La récidive est punie de la prison à vie. «C’est une punition, une contre-attaque contre l’entité sioniste qui commet des crimes contre l’humanité à Gaza actuellement», justifie la députée Fatma Mseddi qui anticipe un vote à l’unanimité. L’élue a conscience que les conséquences seront «difficiles», mais les assume.
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Concrètement, les Tunisiens n’auront plus le droit de communiquer avec de la f