Il y a quatre ans et demi, Ferhat Binkanat, 38 ans, a fait l’acquisition d’un appartement à Bahçelievler, dense quartier de la périphérie stambouliote. Ce gérant d’une entreprise de tourisme médical l’occupe depuis avec son épouse et leur fils de six ans. Mais après le séisme qui a dévasté le sud du pays, le 6 février 2023, cette famille a été saisie d’inquiétude quant à la résistance de leur immeuble en cas de cataclysme, cette fois-ci… à Istanbul.
Dans la foulée, le père de famille a alors déposé une demande d’inspection de l’immeuble auprès de la municipalité, qui fournit gratuitement ce service aux résidents de la métropole depuis 2019. Quelque vingt mois plus tard, une équipe municipale, gilets de chantier et casques protecteurs, procède à l’examen du bâtiment en question en inspectant ses colonnes. «S’il s’avère qu’il présente des risques, je le quitterai immédiatement et m’installerai avec ma famille dans un endroit plus sûr», assure Ferhat Binkanat, la mine soucieuse.
«A la suite du séisme de 2023, nous avons reçu plus de 160 000 demandes d’inspections que nous tentons toujours d’honorer», explique Mustafa Genç, un ingénieur en bâtiment qui supervise l’équipe municipale déployée en cette matinée d’octobre. Les craintes d’un tremblement de terre majeur