Des véhicules appartenant à des Syriens renversés, des motos brûlées, des commerces attaqués à coups de pierre, des vitres brisées. Mardi 2 juillet, pour la troisième nuit consécutive, ce scénario d’émeutes s’est répété, immuable, dans la ville d’Antalya, au sud de la Turquie, après Istanbul, Hatay, Gaziantep et Bursa lundi soir. Comme à chaque fois, des jeunes Turcs s’en sont pris à des biens appartenant à la communauté syrienne, avant que les forces de l’ordre n’arrêtent ce déchaînement de violence.
L’étincelle est partie dimanche soir de la ville anatolienne de Kayseri, située au centre du pays, où vivent de nombreux exilés ayant fui la guerre. Déjà, des magasins appartenant à des Syriens ont été brûlés et pillés, de jeunes hommes turcs se sont acharnés sur des véhicules avec des objets métalliques, certains criant : «Nous ne voulons plus de Syriens ! Nous ne voulons plus d’étrangers !» Ce lynchage fait suite à l’arrestation par des habitants d’un ressortissant syrien soupçonné de harcèlement sexuel sur une enfant syrienne de son entourage, âgée de 5 ans. La foule pensait au départ qu’elle était turque. L’homme a été remis à la police par les manifestants.
«Il y a objectivement un problème d’intégration»
Suite à ces attaques, les autorités ont rapidement réagi. Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a condamné les Turcs qui ont agi «de manière illégale», ce «qui ne correspond pas à nos valeurs humaines», et annoncé mardi l’arrestation de 474 personnes «après des actes de provocation». Le pr