Tours rutilantes, piscines en extérieur, voitures de sport. La résidence Agaoglu Maslak est un somptueux complexe résidentiel du nord d’Istanbul. Le 6 septembre, il est 20 h 50 lorsque l’un des restaurants clinquants du complexe est canardé par deux assaillants à moto, provoquant une riposte de la part de clients, qui prennent à leur tour la fuite à bord d’une Mercedes Sprinter.
Aussi étrange que cela puisse paraître, il s’agissait là d’un affrontement entre narcotrafiquants non pas turcs, mais suédois. En effet, la cible visée n’était autre que Rawa Majid, figure phare de la pègre suédoise, qui a élu domicile dans la mégapole turque en 2018. C’est d’ici qu’il aurait piloté des opérations d’une violence inédite contre des clans rivaux dans les villes de Stockholm et d’Uppsala.
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A la consternation de l’opinion publique turque, ce genre de règlements de compte se sont répétés au cours des dernières années, signe de la pénétration croissante de l’internationale mafieuse dans le pays. Un an plus tôt, en septembre 2022, Istanbul avait déjà été le théâtre d’un affrontement entre les cartels serbo-monténégrins de Skaljari et de Kavac, qui s’était soldé par la mort de Jovan Vukotic, le leader du premier des deux clans. Quatre mois plus tard, en janvier 2023, le chef mafi