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Règlements de comptes

En Turquie, un mafieux profus sur l’Etat profond

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Le déballage en règle d’un mafieux qui mouille la classe politique proche du président Erdogan embarrasse le régime, alors que le pays fait face à une grave crise sanitaire et économique.
Vidéo du chef mafieux turc Sedat Peker diffusée sur YouTube. (Capture d'écran)
publié le 23 mai 2021 à 11h15

Depuis début mai, le grand show du chef mafieux turc Sedat Peker sur YouTube a fini de ringardiser les séries à succès de Netflix. Vidéo après vidéo, sur sa chaîne personnelle YouTube, ce quinquagénaire sulfureux s’est glissé au centre de l’actualité politique en attirant des millions de Turcs grâce à ses révélations sur les relations entre responsables politiques proches du pouvoir et la mafia. «N’en doutez pas, je vais démontrer à certains tyrans qu’il n’y a pas d’arme plus dangereuse qu’un homme prêt à mourir», a-t-il annoncé sur Twitter le 9 mai. Ce grand déballage fait tout sauf les affaires du régime, à la peine face à la crise sanitaire et économique et dont la popularité est en chute constante.

Le défi posé par ce parrain de la mafia est d’autant plus embarrassant qu’il n’a eu de cesse de rappeler son soutien «à mort» au président Erdogan depuis sa libération de prison en 2014 – il avait été condamné en 2007 pour crime en bande organisée. Et s’il veille à ne pas attaquer directement le chef de l’Etat, Sedat Peker s’en prend néanmoins à des personnalités de haut vol, dont le gendre du reis, Berat Albayrak, ancien ministre de l’Economie, ainsi qu’au ministre de l’intérieur, Suleyman Soylu, et à un de ses prédécesseurs Mehmet Agar.

Sedat Peker accuse ainsi le député du parti présidentiel, l’AKP (islamo-nationaliste), Tolga Agar, fils de Mehmet Agar, d’avoir