«Nous le devons aux gens ici.» Premier haut responsable de l’ONU à se rendre dans la bande de Gaza depuis la fin des hostilités, Tom Fletcher a évoqué ce samedi 18 octobre un plan en 60 jours pour venir en aide aux Palestiniens − une tâche monumentale dans une enclave en ruines après deux années de guerre d’Israël contre le Hamas.
Chef des opérations humanitaires de l’ONU, Fletcher est entré dans la bande de Gaza vendredi 17 octobre au soir avant de se rendre à Gaza City à bord d’un convoi de jeeps blanches de l’ONU, au milieu des décombres de maisons détruites. «J’étais ici il y a sept ou huit mois. La plupart de ces bâtiments étaient encore debout. Mais là, c’est absolument épouvantable de voir une vaste partie de la ville devenue un paysage de désolation», a-t-il dit à l’AFP depuis le quartier de Cheikh Radouane, où il a inspecté une station d’épuration des eaux usées.
«Un million de repas par jour»
L’armée israélienne continue d’assiéger la bande de Gaza et contrôle tous ses accès. L’accord de cessez-le-feu basé sur le plan de Donald Trump prévoit l’entrée de davantage d’aides humanitaires essentielles pour la population civile qui manque de tout. Avant l’hiver, «nous avons maintenant un plan massif de 60 jours pour intensifier l’approvisionnement alimentaire, distribuer un million de repas par jour, commencer à reconstruire le secteur de la santé, installer des tentes pour l’hiver, remettre des centaines de milliers d’enfants à l’école», a dit Tom Fletcher. Le responsable de l’ONU a estimé que le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU était face à «une tâche énorme […] mais nous le devons aux gens ici qui ont traversé tant d’épreuves». Les agences humanitaires appellent, elles, à l’ouverture de tous les points de passage dont celui de Rafah avec l’Egypte, crucial pour l’entrée des aides.
A travers le territoire palestinien, les secours s’activent pour retrouver des corps ensevelis sous les gravats, alors que le Hamas cherche les dépouilles d’otages qu’il doit encore remettre à Israël. Pour aider à ces recherches, une équipe de l’agence turque de gestion des catastrophes attend du côté égyptien de la frontière de pouvoir entrer à Gaza, selon un responsable turc.
L’offensive israélienne a fait 68 116 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas. Si la Défense civile de Gaza affirme que «plus de 280 corps de martyrs ont été retrouvés sous les décombres» depuis le 10 octobre, les autorités locales estiment qu’environ 10 000 corps y sont toujours ensevelis.