Malgré plusieurs condamnations, notamment par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, la France refuse de rapatrier les enfants et leurs mères qui sont toujours détenus dans les camps pour familles de jihadistes de l’Etat islamique du nord-est de la Syrie. Pour la première fois, l’avocate Marie Dosé et le coprésident de l’association Avocats sans frontières Matthieu Bagard se sont rendus avec des représentants du Collectif des familles unies dans celui de Roj et dans le centre d’Orkech, où sont détenus au moins quatre adolescents français. Selon nos informations, des agents de la DGSI ont interrogé ces quatre Français à deux reprises, dont la dernière fois en janvier 2023. Ils leur avaient alors assuré qu’ils seraient rapatriés.
Quelle est la situation humanitaire dans le camp de Roj ?
Marie Dosé : Il reste un peu plus d’une centaine d’enfants français et une quarantaine de mères. Le camp de Roj, c’est de la terre, de la poussière, et des tentes à perte de vue. Rien d’autre.
Matthieu Bagard : Et il n’y a plus d’électricité depuis plus d’un mois, à cause des bombardements turcs. La situation humanitaire est catastrophique.
Dans quel état les enfants sont-ils ? Demandent-ils à rentrer en France ?
M.D. : Les enfants ne nous ont pas quittés un seul instant, et il n’était pas sorcier de vo