Plus de trois mois après l’attaque sanglante du Hamas sur Israël, l’armée israélienne a poursuivi ce mardi ses bombardements destructeurs sur la bande de Gaza. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, effectue une nouvelle visite en Israël pour tenter d’éviter que le conflit ne s’étende à la région, et a une nouvelle fois fait pression sur le Premier ministre Nétanyahou pour réduire les morts de civils palestiniens. La Cour pénale internationale a affirmé de son côté qu’elle enquête bien sur les 79 journalistes tués dans l’enclave palestinienne depuis le début de la guerre, dans le cadre de ses investigations concernant d’éventuels crimes de guerre commis par l’armée de l’Etat hébreu.
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La Cour pénale internationale enquête sur les crimes contre les journalistes. Le procureur de la CPI a déclaré mardi que les crimes contre les journalistes font partie de son enquête sur des crimes de guerre à Gaza. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) avait annoncé en novembre avoir saisi l’instance sur le sujet. Au moins 79 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes. Dimanches, deux journalistes ont encore été tués dans l’enclave, Moustafa Thuraya, un vidéaste pigiste collaborant avec l’AFP, et Hamza Waël Dahdouh, journaliste de la chaîne Al-Jazeera, qui accuse une frappe de l’armée israélienne. L’ONU s’était dite «très préoccupée» lundi par ce «bilan élevé».
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Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 23 210 morts. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi que 126 personnes supplémentaires avaient été tuées ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza. Depuis le début de la guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël, 23 210 sont mortes dans l’enclave palestinienne et 59 167 ont été blessées. Les personnes décédées ou tuées sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants.
L’Organisation mondiale de la Santé dit avoir de moins en moins accès à Gaza. L’OMS a alerté ce mardi sur sa capacité à venir en aide aux habitants de Gaza, qui se «réduit». Et ce, alors que «nous voyons cette catastrophe humanitaire se dérouler devant nos yeux. Nous voyons le système de santé qui s’effondre très rapidement», a déploré Sean Casey, un coordinateur des équipes d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé. «Nous voyons toujours un nombre énorme de victimes des combats, comme des blessures par des éclats, par balles, par écrasement dans des bâtiments qui s’effondrent : cela continue d’arriver tous les jours», a-t-il affirmé.
Les Etats-Unis demandent une nouvelle fois à Israël d’éviter les dommages collatéraux. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a insisté ce mardi auprès du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, sur «l’importance» d’épargner les civils palestiniens dans sa guerre contre le Hamas, lors d’une rencontre entre les deux hommes à Tel-Aviv. Premier soutien politique et militaire de l’Etat hébreu, néanmoins agacés par le gouvernement israélien, les Etats-Unis appuient sur l’«impératif absolu» de minimiser les pertes en vies de civils palestiniens, disant presser les autorités israéliennes d’adapter leur campagne militaire en vue d’actions plus ciblées, afin également de permettre l’acheminement en quantité beaucoup plus importante d’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Israël juge «crucial d’accroître la pression sur l’Iran» pour éviter «l’escalade». Accroître «la pression sur l’Iran est crucial» et «pourrait empêcher une escalade régionale» de la guerre à Gaza sur d’autres fronts, a déclaré ce mardi le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, lors d’une rencontre à Tel-Aviv avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Les craintes d’une escalade régionale des hostilités entre Israël et ses autres ennemis, une alliance informelle de groupes armés soutenus par l’Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, n’ont cessé de croître depuis le début de la guerre, et ont encore augmenté après la frappe sur Beyrouth qui a tué le numéro 2 du Hamas, attribuée à Israël.
Le Hamas appelle les pays musulmans à le soutenir «avec des armes». Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé mardi les pays musulmans à le «soutenir» dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza en lui fournissant «des armes». «Le rôle de la nation musulmane […] est majeur» et «le temps est venu de soutenir la résistance avec des armes, parce que c’est la bataille d’Al-Aqsa et non pas seulement la bataille du peuple palestinien», selon un discours prononcé à Doha dont le texte a été transmis aux médias dans la bande de Gaza. La mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, est le troisième lieu saint de l’islam.
Air France va reprendre ses liaisons vers Tel Aviv. La compagnie aérienne «prévoit de reprendre ses vols entre Paris-Charles-de-Gaulle et Tel-Aviv à compter du 24 janvier prochain à raison de trois vols par semaine les mercredis, jeudis et dimanches», a annoncé Air France ce mardi soir dans une déclaration transmise à l’AFP. Ce programme de vols sera toutefois bien plus réduit que celui qui existait avant le 7 octobre, soit deux liaisons quotidiennes avec de gros-porteurs Airbus A350. De son côté, Transavia, la filiale low cost du groupe Air France-KLM, qui avait également suspendu ses liaisons, dit «travailler actuellement sur son programme de vols pour envisager une reprise des vols vers Tel-Aviv dès le début du mois de février».