«Notre maison a tellement vibré que j’ai cru qu’elle allait s’effondrer… C’était la nuit la plus terrifiante depuis le début de la guerre.» Dans son village en périphérie de Tyr, dans le sud du Liban, le son des frappes a arraché Ibrahim à son sommeil, comme des milliers d’autres Libanais. A l’horizon, d’immenses champignons de fumée s’élèvent là où s’embrase la vallée voisine. Des détonations ont brisé les vitres d’habitations du quartier. Accusant le Hezbollah de préparer une attaque d’ampleur contre l’Etat hébreu, l’armée israélienne a revendiqué dans la nuit de samedi à dimanche une série de «frappes préventives» dans la région. Le parti-milice chiite, de son côté, assure avoir lancé 320 roquettes sur le nord d’Israël pour venger la mort de Fouad Chokr, un de ses chefs militaires tué à Beyrouth le 30 juillet.
Si la pression militaire retombe peu à peu dans le sud du pays, celle qui pèse sur les civils ne s’est pas évaporée si vite. Le Hezbollah a juré qu’il ne s’agissait que de la «première phase» d’une riposte promise depuis des semaines. La menace, encore, et le doute, toujours, composent le brouillard de la guerre qui a cours à la frontière depuis plus de dix mois… Car dans le sud du Liban, le conflit est aussi verba