«Tout mon corps me fait souffrir.» A l’hôpital gouvernemental de Halba, dans le nord du Liban, Souraya peine à articuler. Elle a 75 ans, elle en paraît vingt de plus. Visage livide et creusé, elle est perfusée aux deux bras : il y a quatre jours, on lui a diagnostiqué le choléra. Sa fille se tient à ses côtés, encore sous le choc de voir sa mère souffrir d’une maladie que le pays n’avait pas connue depuis 1993. «C’est à cause de l’eau… j’avais pourtant dit à mes parents de ne pas en boire au robinet. Maintenant les deux sont hospitalisés.» Dans cette région du Akkar, parmi les plus pauvres du Liban, l’hôpital croule sous les cas de choléra. Pour l’instant, pas de pénuries de médicaments, mais le personnel manque et les malades affluent. «Hier, deux jeunes de 17 ans sont morts en trois heures, soit le temps d’arriver à l’hôpital par les routes cabossées que les autorités n’ont toujours pas réparées», raconte Rose, infirmière de service.
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Pour le moment les autorités sanitaires ont recensé 521 cas et 16 morts. «Mais beaucou