Au nom de la lutte antiterroriste, la France met secrètement à disposition des autorités égyptiennes des outils de surveillance. Mais ces moyens servent essentiellement à cibler des contrebandiers et des trafiquants, voire à réprimer des opposants ou militants des droits humains. C’est ce que montrent les documents «confidentiel défense» révélés par le média d’investigation Disclose, parmi les «centaines» que l’organisation dit avoir reçus : des notes de la direction du renseignement militaire (DRM), de l’Elysée, des télégrammes diplomatiques, etc.
Le principal volet de cette coopération clandestine concerne la surveillance aérienne. A partir de 2016, Paris a aidé l’armée égyptienne à contrôler sa frontière Ouest. La décision a été prise sous la présidence de François Hollande, peu après la première vente à l’étranger de Rafale (24 avions de combat fabriqués par Dassault vendus en février 2015 à l’Egypte). Officiellement, il s’agit alors d’empêcher les intrusions de groupes terroristes sur le territoire égyptien depuis la Libye voisine, en proie à la guerre civile. Dans les faits, l’ordre des priorités du «partenaire» est le suivant, d’après une note de 2017 du directeur de la DRM, le général Christophe Gomart : «Le trafic ; l’immigration ill