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Espionnage : le pacte faustien de Hollande et Macron avec l’Egypte de Sissi

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Des documents classifiés publiés par le site d’investigation «Disclose» révèlent les dessous du «partenariat stratégique» entre les présidents Sissi et Hollande puis Macron. La France pourrait s’être rendue complice d’exécutions extrajudiciaires.
Les présidents François Hollande et Abdel Fattah al-Sissi en janvier 2015 à Riyad en Arabie Saoudite. (Yoan Valat/AFP)
publié le 24 novembre 2021 à 18h28

Au nom de la lutte antiterroriste, la France met secrètement à disposition des autorités égyptiennes des outils de surveillance. Mais ces moyens servent essentiellement à cibler des contrebandiers et des trafiquants, voire à réprimer des opposants ou militants des droits humains. C’est ce que montrent les documents «confidentiel défense» révélés par le média d’investigation Disclose, parmi les «centaines» que l’organisation dit avoir reçus : des notes de la direction du renseignement militaire (DRM), de l’Elysée, des télégrammes diplomatiques, etc.

Le principal volet de cette coopération clandestine concerne la surveillance aérienne. A partir de 2016, Paris a aidé l’armée égyptienne à contrôler sa frontière Ouest. La décision a été prise sous la présidence de François Hollande, peu après la première vente à l’étranger de Rafale (24 avions de combat fabriqués par Dassault vendus en février 2015 à l’Egypte). Officiellement, il s’agit alors d’empêcher les intrusions de groupes terroristes sur le territoire égyptien depuis la Libye voisine, en proie à la guerre civile. Dans les faits, l’ordre des priorités du «partenaire» est le suivant, d’après une note de 2017 du directeur de la DRM, le général Christophe Gomart : «Le trafic ; l’immigration ill