«Nous allons mourir car nous avons servi la France.» Pour alerter sur son sort, Ahmad alterne entre messages et notes vocales sur WhatsApp. Car s’il parle trop fort, «les talibans pourraient m’entendre». Retranché dans un appartement à Kaboul, il craint d’être tué par les insurgés islamistes, qui viennent de s’emparer de la capitale afghane. Son crime ? Avoir été interprète pour l’armée française, engagée militairement en Afghanistan de 2001 à 2014 aux côtés des Américains.
Comme lui, ils sont plus d’une centaine d’anciens civils afghans ayant travaillé pour l’armée française – interprètes, chauffeurs, cuisiniers, coiffeurs… – à être toujours pris au piège de l’Afghanistan, qui sombre chaque jour un peu plus dans le chaos. Depuis le départ des forces armées françaises du pays, seule une partie des 800 anciens auxiliaires ont pu obtenir des visas pour la France. «Environ 225 personnes ont bénéficié du processus de relocalisation, tandis qu’une cinquantaine a pu rejoindre la France par voie