Deux ans. Et pourtant, l’explosion paraît si proche pour Lilian Hawila. A 25 ans, cette activiste libanaise se souvient de chaque image du 4 août 2020. La détonation, le souffle, les immeubles tremblants, le verre brisé, le sang, les plus de 215 morts et les 7 500 blessés. Dès le lendemain, Lilian était remontée de sa ville de Tyr (Sud) pour aider à nettoyer les dégâts avec ses amis. Elle se souvient de l’élan de solidarité mêlé au sentiment de solitude collective suscité par une classe politique qui n’avait même pas daigné descendre constater la catastrophe.
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Ce n’est que deux jours plus tard que Lilian croise enfin un représentant. «J’ai vu des Jeep de la garde présidentielle, je pensais que [le président] Michel Aoun était là. Je ne savais pas ce que j’allais faire, mais ça allait sûrement me conduire en prison.» S’avançant vers une foule compacte, Lilian furieuse tombe nez à nez avec un président, mais pas celui qu’elle attendait. «J’ai vu Emmanuel Macron. J’étais surprise. Alors j’ai hurlé un discours pour lui dire toute la responsabilité qu’il avait, qu’il ne devait aider aucun de nos politiciens corrompus.» La suite Lilian ne l’avait pas prévue. Emmanuel Macron s’approche d’elle et la prend dans ses bras, le temps d’une photo qui fera le tour du monde.
«Avoirs pas gelés»
«C’était de la communication. On m’a montré ensuite comme