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Libération
Vu du «Washington Post»

Explosions des bipeurs au Liban : au cœur de l’infiltration israélienne au sein du Hezbollah

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De nouveaux détails font surface sur le plan élaboré par Israël pour saboter les dispositifs de communication du Hezbollah afin de tuer ou de mutiler des milliers de ses agents.
Un blessé est transporté à l'hôpital après l'explosion de bipeurs, à Beyrouth le 17 septembre. (Mohamed Azakir/Reuters)
publié le 6 octobre 2024 à 17h55

Lors de la première présentation aux cadres du Hezbollah il y a deux ans, la nouvelle gamme de bipeurs Apollo semblait parfaitement répondre aux besoins d’un groupe de miliciens aux réseaux tentaculaires et à la réputation paranoïaque bien établie.

Le bipeur AR924 était un peu encombrant mais robuste, conçu pour survivre aux conditions du champ de bataille. Il bénéficiait d’un design étanche taïwanais et d’une batterie surdimensionnée, capable de fonctionner plusieurs mois sans recharge. Surtout, il n’y avait aucun risque que ces bipeurs puissent être tracés par les services de renseignement israéliens. Les dirigeants du Hezbollah furent si impressionnés qu’ils en achetèrent 5 000 et commencèrent à les distribuer à des combattants de niveau intermédiaire et à du personnel de soutien dès février.

Aucun des utilisateurs ne se doutait qu’il portait une bombe israélienne ingénieusement dissimulée. Et même après l’explosion de milliers de ces appareils au Liban et en Syrie, peu réalisèrent la caractéristique la plus sinistre des bipeurs : une procédure de déchiffrement en deux étapes qui garantissait que la plupart des utilisateurs tiendraient les bipeurs à deux mains lorsqu’il détonnerait.

Jusqu’à 3 000 officiers et membres du Hezbollah – po