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Libération
Récit

Face au naufrage de Gaza, le mot «génocide» fait irruption à l’ONU

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Gaza, l'engrenagedossier
Pour la première fois en dix-neuf mois de guerre, un haut responsable onusien a évoqué publiquement un risque de «génocide» commis par Israël dans l’enclave palestinienne dévastée. Et exhorté le monde à un sursaut.
A Gaza, l'enterrement d'un enfant tué dans un bombardement israélien le 28avril. (Jehad Alshrafi/AP)
publié le 14 mai 2025 à 20h08

Un mot, un seul, si lourd de sens et si chargé d’histoire. «Génocide.» Huit lettres lâchées mardi 13 mai, au milieu d’un discours poignant prononcé devant le Conseil de sécurité de l’ONU par Tom Fletcher, le chef des opérations humanitaires des Nations unies. Et plus précisément, car ce mot réclame plus que tout autre rigueur et précision : un risque de génocide commis par Israël à Gaza, l’enclave palestinienne exsangue, ravagée par plus d’un an et demi de guerre, soumise depuis deux mois à un blocus humanitaire total, et désormais au bord de la famine.

Pour la première fois depuis le début de cette guerre, déclenchée par l’attaque terroriste sans précédent du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, un très haut responsable de l’ONU a donc prononcé le terme «génocide», qui hérisse Israël et divise les juristes. «Allez-vous agir, de façon décisive, pour empêcher un génocide et garantir le respect du droit humanitaire international ?» a lancé Tom Fletcher à la tête des représentants des quinze membres du Conseil, dans un silence de cathédrale, accusant Israël d’imposer