Jusque chez ses soutiens, Israël peut sentir la pression pour prendre des mesures contre la famine à Gaza. Après la prise de parole de Donald Trump annonçant l’ouverture de centres de distribution alimentaire, c’est au tour de l’Allemagne de se positionner. Pour endiguer les «niveaux alarmants» de malnutrition dans l’enclave, le chancelier Merz a annoncé lundi que Berlin allait organiser avec la Jordanie un «pont aérien de biens humanitaires vers Gaza».
L’Allemagne n’est pas le seul pays européen à se mobiliser, précise le responsable : «Le ministre de la Défense, Boris Pistorius, travaillera en étroite collaboration avec la France et la Grande Bretagne qui sont également prêtes à mettre en place un tel pont aérien pour acheminer des denrées alimentaires et des fournitures médicales.» «Nous savons que cela ne représente qu’une aide minime pour les habitants de Gaza, mais c’est tout de même une contribution que nous sommes heureux d’apporter», a poursuivi Friedrich Merz, qui doit recevoir mardi à Berlin le roi Abdallah II de Jordanie.
«Un niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l’histoire récente»
Le chancelier allemand, l’un des plus fidèles soutiens d’Israël dans la guerre contre le Hamas, a appelé Israël «à améliorer immédiatement, de manière globale et durable, la situation humanitaire catastrophique» à Gaza, estimant que les mesures mises en œuvre ce dimanche par Benjamin Netanyahu ne sont qu’un premier pas. Dimanche, le Premier ministre a annoncé une «pause tactique» et la mise en place de couloirs sécurisés pour acheminer l’aide humanitaire. Un premier pas jugé insuffisant par les organisations humanitaires, tandis que l’ONU s’inquiétait d’un «niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l’histoire récente».
Le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, devrait se rendre dans la région jeudi pour faire avancer les négociations sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, a-t-il ajouté, précisant qu’il comptait s’entretenir de nouveau avec le Premier ministre israélien lundi soir.
Le président américain, qui jusqu’ici ne s’était pas beaucoup étendu sur la catastrophe humanitaire à Gaza, a dit depuis l’Ecosse voir des signes d’une «vraie famine» dans le territoire palestinien assiégé par Israël, et promis plus d’aide, notamment avec l’ouverture de «centres de distribution alimentaire». Quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés à Gaza par Israël depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.