Avant l’annonce, le 29 avril, du report des élections palestiniennes, initialement prévues le 22 mai, certains rêvaient d’un changement politique. D’autres y voyaient le seul moyen menant vers l’unité, pour enfin mettre fin aux désaccords entre les deux principales factions, le Fatah (nationaliste laïc) et le Hamas (islamiste). C’était avant le spectre d’une nouvelle spirale de violences et l’annulation du scrutin, deux maux récurrents enrayant la vie politique des Territoires palestiniens. Jérusalem, origine du brasier des dernières semaines, fut justement la raison de l’annulation des élections. «La tenue du scrutin n’était pas garantie à Jérusalem, les Israéliens n’ayant pas accepté le vote des Palestiniens dans la ville», s’était défaussé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Division
Initialement, la déception s’était traduite par quelques manifestations à Ramallah. Quelques voix s’étaient fait entendre, du côté des trente listes qui étaient déjà enregistrées à Gaza. Sans élections depuis quinze ans, date des dernières législatives et présidentielles, les Palestiniens sont devenus seulement des observateurs de leur politique, de leur sort, mais aussi de leur cause. En quinze ans, les factions ont épuisé les espoirs d’un renouveau au sein de la population, ont endommagé un esprit de corp