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The end

Rima Hassan de retour en France : «Le prochain bateau est bientôt prêt à partir» pour Gaza

Expulsée d’Israël au terme de trois jours de détention, l’eurodéputée franco-palestinienne a atterri, ce jeudi 12 juin, à l’aéroport de Roissy et s’est rendue directement place de la République, à Paris, entourée de milliers de partisans.
Rima Hassan (au centre) lors de son arrivée place de la République, à Paris, ce jeudi 12 juin au soir. (THIBAUD MORITZ/AFP)
publié le 12 juin 2025 à 21h25
(mis à jour le 12 juin 2025 à 22h30)

«J’ai un mot à dire à Israël : le prochain bateau est bientôt prêt à partir et il s’appellera Hamdala. Et il y aura autant de bateaux que nécessaires pour briser ce blocus.» Debout devant une foule compacte de partisans, Rima Hassan, micro en main et keffieh palestinien autour du visage, s’est exprimée pour la première fois ce jeudi 12 juin au soir, depuis qu’elle et l’équipage du Madleen ont été arrêtés par Israël, lundi matin.

Depuis la place de la République, sous les ovations du public, l’eurodéputée franco-palestinienne a tenu à rappeler le point de départ de leur traversée méditerranéenne jusqu’aux portes de Gaza. «Notre action était symbolique, mais éminemment politique, a-t-elle assumé. Elle visait à d’abord livrer de l’aide humanitaire à Gaza, du moins le maximum que l’on puisse faire avec ce bateau, mais aussi dénoncer ce blocus et le briser.»

Sous une pluie de «Rima, on t’aime», elle a asséné que les dix militants de la Flottille de la liberté et les deux journalistes français à bord ont été «kidnappés en eaux internationales» par Israël, à 185 km de la côte de Gaza.

Depuis, l’élue était incarcérée par les autorités israéliennes, jusqu’à son expulsion de l’Etat hébreu en compagnie d’un autre militant français, Reva Viard. Les deux derniers passagers français du Madleen, le Marseillais Pascal Maurieras et le journaliste de Blast Yanis Mhamdi devraient être renvoyés vendredi.

«Réfugiée dans les toilettes»

Le retour en France de Rima Hassan ne s’est pas déroulé sans turbulences. L’eurodéputée semble avoir vécu un vol Jérusalem-Paris mouvementé du fait d’une «situation conflictuelle avec d’autres voyageurs», a indiqué à l’AFP une source aéroportuaire. «Rima Hassan a dû se réfugier dans les toilettes de l’avion, suite à un mouvement de voyageurs hostiles», a indiqué cette source, expliquant qu’elle avait dû être évacuée de l’avion par la police aux frontières. Une information démentie plus tard par une responsable médias de LFI. Rima Hassan ne s’est pas présentée aux arrivées à Roissy, où l’attendaient des représentants de LFI et des militants propalestiniens criant régulièrement «Free Palestine», «ce n’est pas une guerre, c’est un génocide !». D’autres voyageurs sont, eux, sortis du même avion enveloppé du drapeau israélien, en levant le poing, répliquant pour certains aux militants propalestiniens.

Détenue pendant trois jours par Israël, l’eurodéputée a été placée un temps à l’isolement «pour avoir écritFree Palestine” sur le mur de sa cellule», avait écrit sur X le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon. Ses partisans avaient appelé à un rassemblement ce jeudi soir à Paris. Peu de temps après son arrivée sur le sol français, Rima Hassan avait publié une photo sur ses réseaux sociaux avec son keffieh palestinien noir et blanc, faisant le signe de la victoire, accompagnée du message «A tout de suite place de la République».

«Briser le blocus»

Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées dans la soirée sur cette place emblématique de Paris, dont certaines assises sur la statue où sont taguées des inscriptions «Free Rima et Free Palestine», a constaté un journaliste de l’AFP. Une délégation d’une douzaine de députés LFI est visible, parmi lesquels Eric Coquerel, Louis Boyard, Thomas Portes, Sophia Chikirou, ou encore Jean-Luc Mélenchon.

Au total, dix militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, dont la Suédoise Greta Thunberg, et deux journalistes français, étaient partis d’Italie le 1er juin à bord d’un voilier pour «briser le blocus israélien» de Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de vingt mois d’une guerre déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur Israël. L’Etat hébreu fait face à une forte pression internationale pour mettre fin aux bombardements quotidiens de son armée à Gaza. L’ONU a dénoncé le 4 juin le choix «délibéré» d’Israël de priver les Gazaouis «des moyens de leur survie».

Mise à jour à 22 h 30 avec les déclarations de Rima Hassan depuis la place de la République.