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Point du jour

Frappe sur une zone humanitaire à Gaza, ramener les otages «est ce qu’il convient de faire» selon le ministre de la Défense israélien… L’actu du conflit au Proche-Orient ce mardi 10 septembre

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mardi 10 septembre.
La zone humanitaire d’Al-Mawasi à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a été la cible d'une frappe israélienne dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre. (Bashar Taleb/AFP)
publié le 10 septembre 2024 à 13h12
(mis à jour le 10 septembre 2024 à 15h34)

40 personnes tuées dans une attaque sur zone humanitaire à Gaza, selon la Défense civile

Une frappe israélienne sur la zone humanitaire d’Al-Mawasi à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre, a fait 40 morts et 60 blessés, selon Mohammed Al-Mughair, responsable de la Défense civile gazaouie. «Nos équipes travaillent toujours pour retrouver 15 personnes disparues après la frappe qui a ciblé les tentes des personnes déplacées d’Al-Mawasi, à Khan Younès», ajoute-t-il. Israël justifie avoir attaqué «un centre de commandement». Et affirme que le bilan publié par le Hamas «ne correspond pas» à ses propres informations.

Al-Mawasi avait été désignée comme zone de sécurité par l’armée israélienne au début de la guerre : des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés y ont trouvé refuge. L’armée israélienne a cependant continué à mener périodiquement des opérations dans la zone, y compris une frappe en juillet qui, selon les autorités sanitaires, a tué plus de 90 personnes – dont le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, selon Israël.

Pour Yoav Gallant, Israël a eu raison du Hamas, «en tant que formation militaire»

Le mouvement islamiste palestinien «Hamas, en tant que formation militaire, n’existe plus» dans la bande de Gaza, a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, après plus de onze mois de guerre. Désormais, «le Hamas mène une guerre de guérilla et nous sommes toujours en train de combattre des terroristes du Hamas et de traquer les dirigeants» du mouvement, a ajouté Gallant dans un entretien accordé lundi à des journalistes dont certains propos ont été autorisés à être publiés ce mardi.

Par ailleurs, il a affirmé qu’un accord de trêve à Gaza entre Israël et le Hamas permettant une libération des otages retenus dans ce territoire palestinien en guerre serait une «occasion stratégique» pour Israël. Ramener les otages, «c’est ce qu’il convient de faire, ce n’est pas juste un des objectifs de la guerre, mais cela reflète aussi nos valeurs», a également déclaré le ministre, pour qui «parvenir à un [tel] accord, c’est aussi une occasion stratégique nous offrant une probabilité élevée de changer la situation en matière de sécurité sur tous les fronts». Ces déclarations surviennent alors que les Etats-Unis accentuent la pression sur Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas pour qu’ils se mettent d’accord sur les conditions d’une trêve qui apporterait un répit aux Palestiniens d’une bande de Gaza dévastée.

La justice française classe une plainte dénonçant des tortures imputées à un Franco-Israélien

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a classé début septembre une plainte d’associations dénonçant des tortures imputées à un Franco-Israélien, sur la base d’une vidéo montrant des hommes présentés comme des prisonniers palestiniens dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas, a fait savoir ce mardi une source judiciaire. Cette vidéo daterait de janvier mais a été relayée en mars sur les réseaux sociaux et aurait été «prise» par ce «supposé soldat franco-israélien, filmant des prisonniers palestiniens dans une situation dégradante et faisant état de tortures», et qui se déroulerait à Gaza. D’après la source judiciaire, la plainte a été classée le 2 septembre. «Au terme de l’examen de cette procédure, les faits dénoncés apparaissent insuffisamment caractérisés, les éléments versés à l’appui de la plainte n’étant pas suffisants pour établir l’existence d’éventuels actes matériels de complicité», a-t-on précisé. Cette plainte simple contre X avait été adressée mi-avril à Paris au Pnat, compétent en matière de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Elle retenait les chefs de «tortures» et «complicité de tortures en tant que crime de guerre» dans «le contexte d’un conflit armé international».

Israël juge «très probable» que des tirs de son armée aient tué une militante americano-turque

L’armée israélienne a estimé «très probable» que des tirs de son armée aient tué «indirectement et involontairement» une militante americano-turque lors d’une manifestation en Cisjordanie occupée. Une enquête «a montré qu’il est très probable qu’elle ait été touchée indirectement et involontairement par des tirs des FDI [l’armée israélienne, ndlr] qui ne la visaient pas, mais visaient le principal instigateur de l’émeute», a indiqué l’armée dans un communiqué, en référence à la mort de la militante de 26 ans, Aysenur Ezgi Eygi.

Les faits se sont produits vendredi dans le village de Beita, dans le nord de la Cisjordanie occupée, où ont lieu des manifestations hebdomadaires contre les colonies israéliennes, jugées illégales au regard du droit international. «Selon nous, les forces de sécurité israéliennes doivent apporter des changements fondamentaux dans leur manière d’opérer en Cisjordanie, y compris dans leurs règles d’engagement», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d’une conférence de presse à Londres, jugeant «injustifiée» la mort d’Aysenur Ezgi Eygi.