La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé ce mardi matin la mort de 19 personnes après des frappes israéliennes survenues lundi soir sur le territoire côtier palestinien. Neuf personnes dont cinq enfants ont été tuées avant minuit par un raid mené sur une maison à Deir el-Balah (centre). Et à l’aube, dix personnes ont été tuées dans deux frappes, l’une à Gaza-ville, et l’autre à Beit Lahia (nord), a précisé Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de premiers secours.

Des frappes israéliennes ont fait au moins trois morts lundi au Liban selon les autorités libanaises. «La frappe menée par un drone de l’ennemi israélien sur le village de Taybeh», proche de la frontière, «a provoqué la mort d’un citoyen», a déclaré le ministère libanais de la Santé. L’armée israélienne a pour sa part annoncé avoir «visé et éliminé» Mohammed Adnan Mansour, présenté comme le «commandant de l’artillerie du Hezbollah dans la région de Taybeh». Elle a assuré que l’homme avait «dirigé et mené de nombreuses attaques de projectiles contre la Haute Galilée» dans le nord d’Israël au cours de la guerre qui a opposé la formation pro-iranienne à l’armée israélienne. Lundi soir, le ministère libanais de la Santé a fait état de deux Syriens tués dans une autre frappe israélienne, également dans le sud du Liban.

Mardi matin, un média proche du mouvement palestinien du Jihad islamique a annoncé la mort d’un de ses journalistes, Ahmad Mansour, tué la veille par une frappe israélienne sur Khan Younès. «Ahmed Mansour, journaliste de l’agence de presse Palestine Today, a été tué par un bombardement de l’occupation (Israël, ndlr) de la tente des journalistes située à côté de l’hôpital Nasser à Khan Younès», a déclaré dans un communiqué cette agence de presse affiliée au Jihad islamique, considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays, notamment les Etats-Unis.

Lundi soir, les autorités du Hamas ont annoncé qu’un autre journaliste palestinien avait été tué par un raid de Tsahal également mené sur Khan Younès. Selon le service de presse du gouvernement du Hamas, il s’agit d’Hilmi al-Faqaawi, un journaliste travaillant pour une agence de presse locale. Un autre journaliste, identifié comme Hassan Aslih, a quant à lui été blessé ainsi que huit de ses collègues, selon cette source. Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a fait savoir que la frappe avait visé une tente utilisée par des journalistes à proximité de l’hôpital Nasser de la ville. Reporters sans frontières (RSF) a condamné dans un communiqué la frappe de Tsahal sur «une tente abritant notoirement des professionnels de l’information près de l’hôpital Nasser».

De son côté, l’armée israélienne a annoncé avoir «visé un terroriste qui a participé au massacre du 7 octobre», l’identifiant comme Hassan Abdel Fattah Mohammed Aslih, et «agissant sous couverture de journaliste et dirigeant une société de presse». Selon Tsahal, Hassan Abdel Fattah Mohammed Aslih «a participé au massacre du 7 octobre et, durant le massacre, a filmé et diffusé sur les réseaux des actes de meurtre, pillage et incendies».

Les rebelles houthis du Yémen ont annoncé lundi avoir mené des attaques contre un site militaire en Israël et deux navires de guerre américains en mer Rouge. L’armée israélienne avait annoncé plus tôt avoir intercepté un drone «qui s’approchait du territoire israélien par l’est» avant qu’il ne pénètre dans son espace aérien. Le groupe yéménite soutenu par l’Iran «a mené une opération militaire visant un site militaire israélien dans la zone occupée de Yaffa (le nom arabe de Jaffa, un quartier de Tel-Aviv, ndlr) à l’aide d’un drone», a déclaré le porte-parole militaire houthi Yahya Saree dans une vidéo.

Les Houthis ont également pris pour cible «deux destroyers américains avec plusieurs missiles de croisière et des drones» en mer Rouge, a-t-il ajouté. Lundi soir, la chaîne al-Masirah, affiliée aux Houthis, a rapporté que cinq frappes attribuées aux Etats-Unis avaient visé le district de Harib, dans la province de Marib.

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré lundi dans la soirée que les secouristes et travailleurs humanitaires tués le 23 mars à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avaient été touchés par des tirs israéliens «avec l’intention de tuer». Revenant sur la mort des 15 personnes tuées par des tirs israéliens à Tal al-Sultan, le président du Croissant Rouge en Cisjordanie occupée, Younis al-Khatib, a souligné qu’«il y avait eu une autopsie». «Tous les martyrs ont été touchés dans la partie supérieure de leur corps, avec l’intention de tuer», a-t-il précisé lors d’un point presse à Ramallah, appelant à une enquête internationale indépendante. Six militants du Hamas figuraient au nombre des 15 tués, a pour sa part déclaré David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien.