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Point du jour

Tirs sur des ambulances à Gaza, Emmanuel Macron en visite en Egypte, un adolescent américain tué en Cisjordanie… L’actu du conflit au Proche-Orient ce lundi 7 avril

Guerre au Proche-Orientdossier
L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce lundi 7 avril.
La cérémonie funéraire du Palestinien de 14 ans, abattu par Tsahal au nord-est de Ramallah, en Cisjordanie, dimanche 6 avril. (Issam Rimawi/Anadolu. AFP)
publié le 7 avril 2025 à 9h43
(mis à jour le 7 avril 2025 à 20h04)

Tirs sur des ambulances à Gaza : le chef de l’armée israélienne ordonne une enquête «plus approfondie»

Le chef d’état-major israélien a ordonné ce lundi une «enquête plus approfondie» sur les tirs de soldats israéliens le 23 mars sur des ambulances dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué l’armée à propos de cet incident ayant coûté la vie à 15 secouristes, selon le Croissant-Rouge palestinien. Le lieutenant général Eyal Zamir «a donné des instructions en vue d’une enquête plus approfondie et complète dans les prochains jours», indique un communiqué de l’armée israélienne. «L’enquête préliminaire a révélé que les troupes ont ouvert le feu en raison de la perception d’une menace», ajoute le le communiqué, assurant que «toutes les allégations relatives à cet incident seront examinées durant l’enquête et présentées de manière détaillée et approfondie pour décider de la manière de traiter cet événement». Le Croissant-Rouge palestinien avait déclaré plus tôt que les secouristes et travailleurs humanitaires tués le 23 mars à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avaient été touchés par des tirs israéliens «avec l’intention de tuer».

Gaza : près de 400 000 déplacés depuis la fin du cessez-le-feu, selon l’ONU

Près de 400 000 personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza depuis la reprise le 18 mars des opérations militaires israéliennes, a indiqué lundi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. «Les survivants à Gaza sont déplacés de façon répétée et forcés d’aller vers un espace de plus en plus réduit où leurs besoins de base ne peuvent pas être respectés», a déploré Stéphane Dujarric, alors que la quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis avaient déjà été déplacés au moins une fois entre le 7 octobre 2023 et le début du cessez-le-feu, en janvier. Dans un communiqué conjoint, les chefs du bureau des Affaires humanitaires de l’ONU Tom Fletcher, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, de l’Unicef Catherine Russell, ou encore du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, ont de leur côté appelé le monde à «agir de manière urgente pour sauver les Palestiniens à Gaza».

Au moins 44 morts dans de nouveaux bombardements aériens israéliens sur Gaza

La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état d’au moins 44 personnes tuées dans de nouveaux bombardements aériens israéliens survenus dimanche. L’armée israélienne évoque de son côté une salve de projectiles tirés depuis le territoire palestinien, à laquelle Benyamin Nétanyahou a ordonné de donner «une réponse forte». Le bilan des frappes israéliennes depuis dimanche à l’aube s’élève «à au moins 44 morts, dont 21 à Khan Younès» dans le sud de la bande de Gaza, a fait savoir le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. L’une des frappes a tué six Palestiniens dans le quartier d’Al-Touffah à Gaza-City (Nord), où un groupe de personnes s’était rassemblé près d’une boulangerie. Trois enfants figurent parmi les victimes, a précisé la Défense civile gazaouie.

Un adolescent de nationalité américaine tué en Cisjordanie

Un responsable palestinien a déclaré que les forces israéliennes avaient tué dimanche un adolescent de nationalité américaine en Cisjordanie occupée. De son côté, l’armée israélienne assure avoir tué un «terroriste» qui jetait des pierres en direction de véhicules. «Les soldats ont identifié trois terroristes qui jetaient des pierres en direction de l’autoroute, mettant en danger les civils» qui y circulaient, a-t-elle dit. La victime est un garçon de 14 ans, Omar Muhammad Saadeh Rabee. Il a été «tué à Turmus Aya» et il «détenait la nationalité américaine», a précisé le maire de la ville, Adib Lafi Shalabi. Cette localité, au nord-est de Ramallah, est réputée pour abriter de nombreuses personnes disposant de la double nationalité, palestinienne et américaine.

Le chef de la diplomatie israélienne en visite à Abou Dhabi

Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Sa’ar, a effectué dimanche une rare visite aux Emirats arabes unis, où il a discuté de la situation à Gaza avec son homologue, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane. Les Emirats et Israël ont formellement établi des relations diplomatiques lors des accords d’Abraham en 2020, mais les visites réciproques de haut niveau sont rares depuis le 7 Octobre. Lors de leur rencontre à Abou Dhabi, les ministres ont évoqué «tout particulièrement l’aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza». «Les deux parties ont discuté des efforts régionaux et internationaux visant à renouer un accord de trêve, à instaurer un cessez-le-feu et à obtenir la libération des otages», a fait savoir un porte-parole émirati.

Des positions du Hezbollah ciblées par des tirs de Tsahal

Israël a annoncé avoir ciblé des membres du Hezbollah dans une frappe menée dimanche au Liban. Une offensive qui s’est déroulée au moment de la visite d’une émissaire américaine venue «presser» Beyrouth d’accélérer le désarmement du mouvement libanais pro-iranien et les réformes économiques. «La frappe menée par l’ennemi israélien dans la ville de Zibqin [dans le sud du Liban] a fait deux morts», a indiqué dans un communiqué le ministère libanais de la Santé, sans autre précision. Dans un communiqué, Tsahal précise qu’un de ses avions a frappé «deux terroristes du Hezbollah qui opéraient sur un véhicule d’ingénierie dans la région de Zibqin» et «tentaient de reconstruire des infrastructures terroristes du Hezbollah». «Il n’y avait pas de matériel militaire» dans la zone bombardée, a cependant assuré de son côté l’armée libanaise.

«Le périmètre» ou comment l’armée israélienne a agrandi la zone tampon

Les soldats israéliens l’appellent «le périmètre». Soit une zone tampon entre le territoire d’Israël et celui de Gaza. Avant la guerre entamée le 7 octobre 2023 après les attentats du Hamas, sa profondeur était d’environ 300 mètres. Elle oscille aujourd’hui entre 800 et 1 500 mètres, selon le rapport publié lundi par Breaking the Silence (BTS), une ONG israélienne fondée par des vétérans. La zone tampon s’étend désormais sur 16 % de l’enclave, soit environ 55 kilomètres carrés. Elle accueillait auparavant 35 % des terres agricoles de Gaza. Son extension a été lancée dès les premiers jours de la guerre : «Dès octobre 2023, des ministres et membres du gouvernement ont soutenu l’idée d’une nouvelle zone tampon en même temps qu’ils exprimaient leur volonté de «faire payer territorialement Gaza»», note le rapport. Plus d’informations ici.

Emmanuel Macron en visite au Caire

Le président français, arrivé en Egypte dimanche soir, doit s’entretenir à nouveau avec son homologue égyptien, Abdel-Fattah al-Sissi, avant un sommet en compagnie du roi Abdallah II de Jordanie. Le chef de l’Etat français espère évoquer avec ses homologues «la nécessaire définition d’une sortie de crise politique fondée sur la solution à deux Etats», israélien et palestinien, selon l’Elysée. Mardi, le président français se rendra ensuite dans la ville égyptienne d’Al-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à 50 kilomètres du point de Rafah par lequel est censée passer l’aide humanitaire vers Gaza, à nouveau stoppée. Lors de cette étape hautement symbolique, il appellera à «la réouverture des points de passage pour l’acheminement de fret humanitaire à Gaza» et «redira l’engagement de la France à poursuivre son soutien humanitaire vers les populations gazaouies», a fait savoir la présidence française.