Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.
Après avoir ordonné leur évacuation, Israël bombarde deux quartiers de Rafah
Après les tracts, les bombes. L’armée israélienne a intensifié lundi ses bombardements sur deux quartiers de Rafah, al-Shuka et al-Salam. Les bombardements israéliens, aériens et d’artillerie, «durent depuis la nuit dernière et se sont intensifiés depuis ce matin», a expliqué Ahmed Redwan, un porte-parole de la défense civile palestinienne. Selon cette même source, deux des quartiers visés figuraient parmi la liste de zones dans lesquelles l’armée israélienne avait demandé aux habitants d’évacuer. Plus tôt dans la journée, Tsahal avait, en effet, appelé les Gazaouis présents dans l’est de la ville à rejoindre des «zones humanitaires», assurant débuter une «opération d’ampleur limitée» dans la ville du sud de la bande de Gaza. Une opération qui inquiète l’Unicef. Selon elle, 600 000 enfants sont entassés à Rafah. Les «déplacer de force» pourrait mener à une «nouvelle catastrophe imminente». De son côté, le Hamas a affirmé qu’Israël s’apprête à lancer son offensive «sans prendre en considération la catastrophe humanitaire en cours dans la bande de Gaza ou le sort des captifs», qui y sont retenus.
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La communauté internationale inquiète par l’offensive à Rafah
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est dit ce lundi «profondément inquiet» par la perspective d’une offensive israélienne dans le sud de l’enclave, et a appelé «toutes les parties, et particulièrement le Hamas» à accepter un accord pour libérer des otages israéliens. Joe Biden s’est s’entretenu en fin d’après-midi heure française avec Benyamin Nétanyahou à ce sujet. «Nous ne pouvons pas nous exprimer sur les opérations de l’armée israélienne», mais «nous avons fait clairement part au gouvernement israélien de notre point de vue sur une invasion terrestre majeure de Rafah et le Président parlera au Premier ministre aujourd’hui», avait indiqué un peu plus tôt un porte-parole du Conseil national de sécurité.
Les négociations de trêve «enlisées» par un bombardement du Hamas
Dimanche, quatre soldats israéliens ont été tués et une douzaine d’autres blessés par des roquettes tirées par le Hamas autour de Kerem Shalom, principal point de passage de l’aide humanitaire depuis Israël vers la bande de Gaza. Selon le média égyptien, bien informé, Al-Qahera News, cette attaque aurait conduit à «un enlisement des négociations» sur une proposition de trêve à Gaza. Dimanche, la délégation de l’organisation terroriste avait quitté Le Caire pour «mener des consultations» à Doha, sans qu’un accord de cessez-le-feu n’ait été conclu. Des pourparlers pourraient reprendre mardi alors que les Etats-Unis continuent à peser au maximum sur les échanges.
La police évacue un rassemblement devant SciencesPo Paris
Les forces de l’ordre sont intervenues lundi après-midi devant l’établissement parisien pour déloger des militants mobilisés pour Gaza qui avaient installé des tentes, au moment où les étudiants de cette école passaient leurs examens. Selon la préfecture de police, «80 personnes s’étant installées sur la voie publique devant Sciences-Po Paris, une intervention de police sur demande du préfet a eu lieu», et «l’ensemble des personnes ont été évincées dans le calme». Une étudiante à Sciences-Po, membre du Comité Palestine, qui n’a pas souhaité donner son nom, a évoqué un «rassemblement pacifique qui a duré deux heures», avant que «la police intervienne» pour évacuer les manifestants et trois tentes.
Reportage
L’université Columbia annule sa cérémonie de remise de diplômes
La fac new-yorkaise, épicentre du mouvement de contestation contre la guerre dans la bande de Gaza, a annoncé ce lundi qu’elle «renonçait» à sa grande cérémonie de remise de diplôme le 15 mai. L’établissement, où des activistes et des étudiants ont été délogés le 30 avril par la police de New York, va privilégier des événements de «plus petite échelle».
Les combats continuent, bientôt 35 000 morts à Gaza, selon le Hamas
Tirs et combats continuent dans la région. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un nouveau bilan de 34 735 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. Un bilan en hausse de 52 victimes de la guerre en vingt-quatre heures. Les échanges de tirs se poursuivent aussi entre le Liban et Israël. Trois personnes ont été blessées avant l’aube dans une frappe israélienne dans l’est du pays, où le Hezbollah est fortement implanté. Ce dernier a répliqué dans la journée par des tirs de «dizaines de roquettes Katioucha» visant «le quartier général de la division du Golan […] à la base de Nafah», a déclaré le mouvement dans un communiqué.
Des violences contre les femmes et les enfants dénoncées par des experts de l’ONU
«Nous sommes consternés par le fait que les femmes soient la cible d’attaques aussi vicieuses, aveugles et disproportionnées par Israël, qui ne ménage apparemment pas ses efforts pour détruire leur vie et les priver de leurs droits humains fondamentaux», écrivent des experts de l’ONU dans un communiqué. Ces sept experts - dont la Rapporteure spéciale l’ONU sur les territoires palestiniens occupés Francesca Albanese interdite d’entrée en Israël - sont mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais ne s’expriment pas en son nom. Ils condamnent des violences «inacceptables» listant notamment l’absence de soins pour les femmes enceintes. Peu après, Israël a réagi dans un communiqué, accusant les experts «d’ignorer la militarisation systématique par le Hamas des établissements de santé et des infrastructures civiles dans la bande de Gaza». Les rapporteurs de l’ONU évoquent aussi des informations - non sourcées dans leur communiqué - faisant état d’agressions et de violences sexuelles contre les femmes et des cas disparitions forcées.
En France, le gouvernement ouvre des assises contre l’antisémitisme sur fond de montée de la haine
Un peu plus de six mois après la funeste journée du 7 Octobre et le cortège de haine que la guerre entre le Hamas et Israël charrie, la France organise ce lundi 6 mai ses assises de la lutte contre l’antisémitisme. «L’ensemble des partis politiques qui ont un groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat» ont été conviés par la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, «en présence de l’ensemble des associations qui luttent contre la haine».
Mise à jour : à 18h20 avec l’évacuation des étudiants à Sciences Po, et les inquiétudes de la communauté internationale à propos de Rafah.