C’est une route sans issue. Presque oubliée dans les confins du nord d’Israël. Elle serpente en amont de la vallée de la Houla. A l’est, la pente raide d’une montagne de Galilée. A l’ouest, derrière les champs d’arbres fruitiers, les contreforts du Golan, brouillés par l’horizon flou. Tout au bout, la ville de Metoula, dernière ville israélienne collée comme une virgule à la ligne bleue – la frontière tracée en 2000 par l’ONU après le retrait des troupes de Tsahal du Sud Liban après dix-huit ans d’occupation. «C’est comme un piège : la ville est cernée par les hommes du Hezbollah», prévient Etan d’un geste vague qui désigne la ligne imaginaire.
Ce réserviste de 65 ans, ancien soldat, surveille la barrière jaune de cette ville évacuée devenue «zone militaire». Ni le bruit sourd de l’artillerie qu’on entend parfois au loin ni le claquement des tirs qui s’échangent en contrebas et résonne sur les parois rocheuses ne semblent l’affecter. Il affiche m