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Guerre

Gaza : la Défense civile de l’enclave annonce 57 morts dans cinq frappes israéliennes, dont une sur une école

Gaza, l'engrenagedossier
L’organisme rattaché au Hamas a revu à la hausse ce mercredi 17 juin le bilan de cinq frappes israéliennes distinctes survenues la veille dans le centre, le sud et le nord de la bande de Gaza, dont une sur une école.
Des Palestiniens enterrent les corps de victimes de bombardements israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juillet 2024, dans le cadre du conflit qui oppose Israël et le Hamas dans le territoire palestinien. (BASHAR TALEB/AFP)
publié le 16 juillet 2024 à 15h17
(mis à jour le 17 juillet 2024 à 10h44)

La Défense civile de la bande de Gaza, organisme dépendant du mouvement islamiste du Hamas, a annoncé ce mercredi 17 juillet un bilan revu à la hausse d’au moins 57 personnes tuées dans cinq frappes israéliennes distinctes mardi dans le centre, le sud et le nord du petit territoire palestinien assiégé, dont une sur une école. Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, l’Ocha, a aussi rapporté «de multiples frappes à travers la bande de Gaza», qui ont fait mardi «des dizaines de morts et de blessés».

Les frappes ont eu lieu à proximité d’une station-service d’Al-Mawasi à l’ouest de Khan Younès, au sud, sur une école administrée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et sur une mosquée dans le camp de réfugiés de Nousseirat, au centre, près d’un rond-point de Beit Lahia, au nord, et enfin sur une maison d’Al-Zawaida dans le centre de la bande de Gaza, selon la Défense civile.

L’armée israélienne a dit dans un communiqué avoir visé «des terroristes se servant d’une école de l’Unrwa dans la région de Nousseirat» et «un chef de compagnie» du Jihad islamique «dans l’ouest de Khan Younès». Elle a assuré avoir pris de «nombreuses mesures» pour réduire le risque de toucher des civils dans la frappe contre l’école, accusant une nouvelle fois le Hamas de s’abriter derrière les civils et de se servir de la population comme d’un bouclier humain – ce que le mouvement islamiste dément régulièrement.

L’école du camp de Nousseirat abritait «des milliers de déplacés»

Pour chacune des trois frappes mentionnées, le porte-parole de la Défense civile à Gaza n’a pas détaillé le bilan des morts. Selon le Croissant-Rouge palestinien mardi, au moins cinq personnes ont été tuées dans celle sur l’école Al-Razi à Nousseirat, au centre, qui abritait «des milliers de personnes déplacées» par la guerre. L’hôpital Al-Awda de Nousseirat avait lui affirmé avoir admis 48 blessés à la suite de cette frappe.

Dix-sept autres personnes ont été tuées dans la frappe ayant visé une station-service à Al-Mawasi, avait annoncé de son côté mardi le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza. Al-Mawasi a été déclaré «zone humanitaire» par l’armée israélienne, mais samedi, l’Etat hébreu y a visé le chef de la branche armée du Hamas dans une frappe ayant fait au moins 90 morts, selon le ministère de la Santé de Gaza. En fin d’après-midi mardi, le bilan de la frappe annoncée sur le rond-point à Beit Lahia n’était quant à lui pas clair.

Le président français, Emmanuel Macron, a condamné mardi «les frappes israéliennes des derniers jours qui ont visé des écoles de l’ONU ainsi que le camp de déplacés d’Al-Maghazi dans la bande de Gaza», lors d’entretiens téléphoniques avec plusieurs dirigeants arabes. Le Président a déploré «un très grand nombre de victimes civiles» dans ces frappes et «a rappelé avec la plus grande fermeté l’impératif de respect du droit international humanitaire qui s’impose à Israël», lors d’échanges successifs avec son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, et le roi de Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, qui assure l’actuelle présidence de la Ligue des Etats arabes.Plusieurs ONG, parmi lesquelles Médecins Sans Frontières et Médecins du monde, ont également réagi, pointant du doigt les «massacres» dans des «zones de sécurité».

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023, des centaines de milliers de personnes se sont déplacées au gré de l’avancée des combats, et souvent «plusieurs fois» , selon des estimations des Nations unies. Beaucoup s’abritent dans des bâtiments, notamment des écoles, mais aussi les cours de dispensaires ou d’hôpitaux. Après neuf mois de guerre ayant ravagé la bande de Gaza et notamment le système de santé de l’enclave, la prise en charge des très nombreux blessés demeure complexe.

Mis à jour : à 21h41 le 16 juillet avec la réaction d’Emmanuel Macron, à 10h40 le 17 juillet avec le bilan mis à jour et les réactions des ONG.