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Guerre

Gaza : 29 morts dans une école après une nouvelle frappe de l’armée israélienne

Guerre au Proche-Orientdossier
Il s’agit du quatrième établissement scolaire visé en seulement quatre jours. Tsahal assure avoir ciblé des terroristes qui ont participé aux attentats du 7 Octobre.
Un jeune blessé lors d'un bombardement israélien est transporté au service des urgences de l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 juillet 2024. (Bashar Taleb/AFP)
publié le 10 juillet 2024 à 9h39

Entré dans son dixième mois, le conflit au Proche-Orient ne connaît aucun répit. Mardi 9 juillet, une nouvelle école abritant des déplacés dans le sud de la bande de Gaza a été touchée par une frappe attribuée par le Hamas à l’armée israélienne. Une «frappe a visé la porte de l’école Al-Awda d’Abassan, à l’est de Khan Younès, il y a eu 29 [morts]» et des dizaines de blessés, a rapporté à l’AFP une source médicale à l’hôpital Nasser de Khan Younès. Il s’agit de la quatrième frappe touchant établissement scolaire du territoire palestinien en seulement quatre jours.

Tsahal se défend d’avoir attaqué des civils et assure que l’aviation, «a visé [mardi soir] un terroriste de la branche armée du Hamas qui a participé, entre autres activités terroristes, au massacre brutal du 7 Octobre». Dans un communiqué, l’armée israélienne a ajouté «vérifier les informations selon lesquelles des civils ont été touchés près de l’école Al-Awda […], qui se situe près de l’endroit de la frappe».

«Nous étions assis à l’entrée de l’école […]. Soudainement et sans avertissement, des roquettes ont été tirées sur le groupe. Ils ne faisaient pas partie de la résistance, n’étaient pas armés, c’était tous des civils», a raconté à l’AFP un témoin de l’attaque. Le bureau de presse du Hamas évoque lui aussi un bilan de 29 morts et précise qu’il s’agit «pour la plupart d’enfants et de femmes». L’organe de communication du mouvement islamiste palestinien a dénoncé un «massacre terrible» qui «est la continuation du crime de génocide que l’armée d’occupation a lancé contre notre peuple pour le dixième mois consécutif». Accusant Israël d’une frappe «délibérée», Izzat al-Rishq, membre du bureau politique de l’organisation à l’origine des attentats du 7 Octobre, a appelé à «descendre dans la rue et sur les places pour des marches de la colère dénonçant les massacres et la guerre d’extermination».

«Boucliers humains»

Avant cette frappe, trois écoles abritant des déplacés avaient déjà été touchées depuis samedi par des frappes israéliennes qui avaient fait au moins 20 morts. Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée israélienne avait annoncé avoir visé des «terroristes» utilisant «les structures d’une école dans la zone de Nousseirat», au centre de la bande de Gaza. Une source médicale a confirmé à l’AFP que son établissement avait reçu plusieurs blessés après une attaque à l’entrée d’une école de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). «Un autre jour. Un autre mois. Une autre école ciblée», a écrit dimanche sur X (ex-Twitter) Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA.

Dimanche, le Hamas avait également annoncé que quatre personnes avaient été tuées dans une autre école abritant des déplacés, gérée par le Patriarcat latin à Gaza-ville. Samedi, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas avait déjà annoncé la mort de 16 personnes dans une autre école du camp de Nousseirat. Dans chaque cas, l’armée israélienne dit viser des «terroristes» et accuse le Hamas de violer «systématiquement le droit international (en) exploitant des structures civiles et en se servant des habitants comme de boucliers humains pour (lancer) des attaques terroristes contre Israël», ce que le Hamas dément.

La campagne militaire de représailles israéliennes – lancée après l’attaque menée par le Hamas le 7 Octobre qui avait entraîné la mort de 1195 personnes – a dévasté la bande de Gaza et fait 38 243 morts, en majorité des civils, selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas.