C’est un paysage de vergers, d’oliveraies, de Méditerranée bleue turquoise et de routes en mauvais état. Le Nord Sinaï, zone sous contrôle militaire égyptien où Le Caire combattait l’Etat islamique il y a encore quelques mois, et où se trouve le si crucial terminal de Rafah, seule porte entrouverte vers la bande de Gaza, a été exceptionnellement ouvert à la presse, mercredi, lors d’un voyage organisé par le ministère de l’Information. Après sept heures de bus, ponctuées de checkpoints à répétition, le fameux poste-frontière apparaît. Le ciel, gris, lourd, contraste avec les images de météo ensoleillée diffusées par les rares médias égyptiens, tous officiels, présents sur place depuis le début du conflit.
Quelques heures plus tôt, pour la toute première fois en quarante jours de guerre, un camion transportant du fuel, indispensable pour alimenter les générateurs des hôpitaux et les usines de dessalement d’eau de mer de Gaza, a enfin pu pénétrer dans l’enclave palestinienne. Mahmoud Al-Sharif, le directeur exécutif d’une ONG dépendant du gouvernement, était là. «Nous avons eu de vrais problèmes avec les livraisons de carburant. Tout était bien là, mais on ne parvenait pas à les acheminer. Nous espérons vraiment qu’il y en aura davantage», dit-il, s