Trois mois après l’attaque sanglante sur son sol, l’armée israélienne a annoncé ce samedi 6 janvier au soir avoir «achevé le démantèlement de la structure militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza» et se concentrer désormais sur le démantèlement du mouvement islamiste palestinien «dans le centre et le sud de ce territoire». Au début de son offensive, Tsahal avait annoncé cibler le nord de l’enclave et conseillé à la population civile de se réfugier dans le sud.
«Nous allons faire ça autrement […] Cela prend du temps, il n’y a pas de raccourcis dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré le général Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne dans une conférence de presse, alors que la guerre entre dimanche dans son quatrième mois.
Un peu plus tôt, dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait une nouvelle fois martelé son opposition à l’arrêt de la guerre sans avoir réalisé tous ses objectifs, qui sont «d’éliminer le Hamas, récupérer les otages et faire en sorte que Gaza ne soit plus une menace pour Israël».
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Dans la journée, l’armée de l’air israélienne a continué à mener des frappes meurtrières du nord au sud de la bande de Gaza. Les opérations israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 22 722 morts, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, et plus de 58 000 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à environ 1 140 personnes, essentiellement des civils. Environ 250 personnes ont été enlevées, dont une centaine libérée lors d’une trêve fin novembre.
«Israël a proclamé son objectif d’éradiquer le Hamas. Il doit y avoir un autre moyen d’éradiquer le Hamas qui ne provoquerait pas autant de morts», a plaidé samedi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en visite au Liban.
Le Hamas en appelle aux Etats-Unis
Dans un message vidéo, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé le chef de la diplomatie américaine actuellement en tournée au Proche-Orient, Antony Blinken, à «se concentrer sur la fin» de l’offensive israélienne et la «fin de l’occupation de l’ensemble de la terre palestinienne».
«L’avenir de la bande de Gaza» sera «déterminé par le peuple palestinien et non par Israël», dont «tous les scénarios […] ne mèneront qu’à l’échec», a pour sa part déclaré samedi Hussein al-Sheikh, un haut responsable de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, en réponse aux pistes pour l’après-guerre présentées jeudi par le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
Ce plan, qui doit encore être examiné par un gouvernement divisé, prône que l’administration de Gaza soit confiée à des «entités palestiniennes» mais excluant le Hamas, classé groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment.