Il y a des points très clairs : cessez-le-feu contre échange de prisonniers palestiniens contre les otages israéliens détenus par le mouvement islamiste et entrée d’aide humanitaire à Gaza. Les armes devraient se taire à la signature de l’accord, probablement dans la journée de ce jeudi 9 octobre. Mais il y a de nombreux points beaucoup plus flous voire non mentionnés comme le désarmement du Hamas après l’annonce d’un accord dans la nuit de mercredi à jeudi, en Egypte, où les négociations ont commencé lundi 6 octobre. Le deal porte sur la première phase du plan Trump visant à ramener la paix à Gaza après deux ans de guerre présenté le 29 septembre. Libération fait le point.
Signature jeudi en présence de Trump ? L’accord entre les deux belligérants porte selon le Qatar sur toutes les «dispositions et les mécanismes de mise en œuvre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, qui conduira à la fin de la guerre à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, et à l’entrée d’aide humanitaire». Le Hamas a également communiqué sur cet accord «prévoyant la fin de la guerre à Gaza», selon lui.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a indiqué qu’il réunirait ce jeudi son gouvernement afin d’approuver l’accord. Celui-ci pourrait être signé dès jeudi en Egypte, ont dit à l’AFP des sources connaissant le dossier. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a invité Donald Trump à «assister à sa signature».
Otages, prisonniers et aide
Les armes devront se taire à la signature de l’accord. L’armée israélienne a dit jeudi se préparer à réceptionner les otages, mais aussi à faire face à «tous les scénarios».
Le Hamas libérera en une fois les 20 otages vivants (sur les 47 encore à Gaza), a déclaré à l’AFP un responsable du Hamas.
Ils seront échangés contre près de 2 000 détenus palestiniens : 250 purgeant des peines à perpétuité et 1 700 autres détenus depuis le début de la guerre, selon cette source.
L’accord prévoit que l’échange ait lieu dans les 72 heures après la signature. Donald Trump a dit penser que tous les otages, vivants et morts, seraient «de retour lundi». «Avec l’aide de Dieu, nous les ramènerons tous à la maison», a déclaré de son côté Benyamin Nétanyahou.
Par ailleurs, au moins 400 camions d’aide humanitaire entreront chaque jour dans la bande de Gaza pendant les cinq premiers jours du cessez-le-feu, et ce nombre augmentera les jours suivants, selon la source au Hamas.
L’accord prévoit également «le retour immédiat des personnes déplacées du sud de la bande de Gaza vers Gaza (ville) et le nord», a-t-elle encore ajouté. L’armée israélienne a enjoint la population à ne pas chercher à regagner ces zones à ce stade.
Des «retraits programmés»
Selon Donald Trump, l’accord trouvé prévoit qu’Israël «retirera ses troupes jusqu’à la ligne convenue» au sein de l’enclave.
D’après le haut responsable du Hamas précédemment cité, l’accord stipule «des retraits programmés» des troupes israéliennes.
Le Hamas a appelé dans un communiqué «le président Trump (et) les pays garants de l’accord […] à contraindre (Israël) à appliquer intégralement les échéances de l’accord et à ne pas lui permettre de se dérober ou de tergiverser dans la mise en œuvre de ce qui a été convenu».
Libé des historien·nes
Les Etats-Unis seront «impliqués» pour «maintenir la paix» à Gaza, a promis Donald Trump sur Fox News.
Pendant les discussions, l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements meurtriers à travers le territoire palestinien, affamé, assiégé et dévasté, selon la Défense civile locale.
Désarmer le Hamas ?
Le Hamas n’a pas mentionné son propre désarmement ni le devenir de ses combattants, points clés de la proposition.
Et ensuite ?
Un responsable du Hamas a déclaré que les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu commenceraient «immédiatement» après la signature de la première phase de l’accord attendue jeudi. Israël ne s’est pas exprimé à ce sujet.