La vidéo, longue de soixante et onze secondes et relayée jeudi 19 juin par le journaliste gazaoui Rami Abou Jamous, condense en une séquence le supplice de Gaza. Une tente de fortune, où les déplacés pouvaient recharger leur téléphone – un défi dans une enclave privée d’électricité depuis plus de vingt mois – vient d’être frappée par un drone israélien, au cœur du camp de réfugiés d’al-Chati. Celui qui filme avance parmi les corps inertes et ensanglantés, dont ceux de deux enfants. Des cris résonnent, une ambulance se fraie un passage au milieu du chaos. Le pied calciné d’un cadavre fume encore. Un survivant tente, vainement, d’éteindre les flammes à l’aide d’un tapis ou d’une bâche. Dans le brasier, on distingue nettement la silhouette d’un homme, assis, qui brûle.
Vendredi matin, au moins 43 personnes ont été tuées à Gaza par l’armée israélienne, dont 26 alors qu’elles attendaient une aide humanitaire, d’après la Défense civile palestinienne. La veille, au moins 92 Palestiniens avaient péri, dont 13 dans la frappe sur le camp d’al-Chati, et plus d’une vingtaine alors qu’ils espéraient recevoir une aide alimentaire, selon des sources médi