Un monde qui remonte dans le temps en tourbillonnant, nous entraînant dans une «descente vers un enfer» dont les portes avaient pourtant été verrouillées à la fin de la Seconde Guerre mondiale. «Plus jamais ça», déclarait à l’époque l’humanité après avoir été confrontée à «l’horreur indicible» d’un Holocauste qui s’était traduit par la mort de 6 millions de juifs. Amnesty International donne le ton dès la préface de son long rapport annuel de plus de 500 pages, publié ce mercredi 24 avril. La promesse d’une universalité des droits fondamentaux a rarement été aussi mise à mal qu’en cette année 2023, marquée notamment par une escalade sans précédent dans le conflit israélo-palestinien.
«Expédition punitive contre toute une population»
En riposte à l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas le 7 octobre, qui a coûté la vie à plus d’un millier de civils, Israël s’est lancé dans une campagne de représailles «qui s’est muée en une expédition punitive contre toute une population», pointe le document de l’organisation de défense des droits humains. L’offensive de grande ampleur, qui s’est traduite par des bombardements aveugles ou délibérés contre des personnes et des infrastructures civiles, le blocage de l’aide humanitaire et une famine organisée, a déjà coûté la vie à au moins 34 183 personnes, dont un tiers d’enfants, selon le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas. «Etre Palestinien aujourd’hui à Gaza, c’est se trouver plongé dans une répétition autrement plus violente et destructrice