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Obstacle

Négociations pour une trêve à Gaza : Palestiniens et Israéliens s’accusent mutuellement d’entraver les discussions

Selon des sources palestiniennes ce samedi 12 juillet, les discussions en cours à Doha s’embourbent à cause du schéma de repli des troupes israéliennes, jugé insuffisant par le Hamas. L’Etat hébreu, lui, dénonce le «sabotage» des tractations par le mouvement islamiste.
Le sud de la bande de Gaza le 11 juillet 2025. (-/AFP)
publié le 12 juillet 2025 à 11h01
(mis à jour le 12 juillet 2025 à 19h02)

«Israël continue de retarder et d’entraver l’accord, afin de poursuivre sa politique de guerre d’extermination», ont assuré deux sources palestiniennes à l’AFP, ce samedi 12 juillet, alors que des tractations indirectes sont en cours au Qatar.

«Les négociations à Doha rencontrent des obstacles et des difficultés complexes en raison de l’insistance d’Israël à présenter, vendredi, une carte de retrait qui n’est en réalité qu’une carte de redéploiement et de repositionnement de l’armée israélienne, et non un retrait réel», a expliqué l’une de ces sources.

Selon elle, le plan proposé «prévoit le maintien de forces militaires sur plus de 40 % de la superficie de la bande de Gaza», tout autour du territoire de plus de deux millions d’habitants, dévasté par plus de 21 mois de guerre.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas «rejette fermement» ce projet, a fait savoir cette source, qui aurait pour objectif selon lui «d’entasser des centaines de milliers de déplacés dans une partie de l’ouest de Rafah, en préparation d’un déplacement forcé de la population vers l’Egypte ou d’autres pays».

«Le Hamas a exigé un retrait total des forces israéliennes de toutes les zones reprises par Israël après le 2 mars 2025» dans la bande de Gaza, précise la deuxième source. Elle souligne aussi que des «progrès» avaient tout de même été réalisés dans les pourparlers au sujet de l’aide humanitaire et de l’échange d’otages toujours retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Achoppement sur un cessez-le-feu permanent

En fin de journée ce samedi, auprès de l’AFP, un responsable politique israélien a rejeté la faute sur le mouvement islamiste palestinien. « Le Hamas a rejeté la proposition qatarie, crée des obstacles, refuse de faire des compromis et accompagne les pourparlers d’une guerre psychologique visant à saboter les négociations ».

Selon cette même source, l’Etat hébreu aurait de son côté « démontré sa volonté de faire preuve de flexibilité dans les négociations ».

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’était dit prêt jeudi à négocier un cessez-le-feu permanent dès le début d’une éventuelle trêve avec le Hamas à Gaza. Mais il avait aussi averti qu’Israël reprendrait la guerre en l’absence d’un tel accord, qu’il a conditionné au désarmement du mouvement islamiste palestinien.

Plus tôt, le Hamas avait déjà évoqué des pourparlers difficiles à Doha et affirmé son opposition à un accord de trêve qui maintiendrait une présence militaire d’Israël dans l’enclave palestinienne, dévastée par 21 mois de guerre.

Les discussions en cours à Doha portent sur une trêve de 60 jours, associée à la libération de dix otages vivants et au retour en Israël des dépouilles de neuf autres selon Washington.

Mise à jour : à 19 h 01, avec l’ajout de la déclaration d’un responsable politique israélien à l’AFP.